Un budget au montant inchangé
Avec un budget de 54M€, montant identique à celui de 2011, c’est la baisse des ressources liées aux investissements (-1M€), accentuée par une pression plus forte des efforts en matière de dépenses de fonctionnement (-0,4M€), qui est la caractéristique des choix de la majorité. M. Seimbille, dans une démonstration académique, a même simulé une extinction de la dette sur les investissements du passé en…2030 ! On peut s’interroger sur les projets d’avenir. On peut surtout s’inquiéter de la détérioration possible des services aux pontoisiens. Nous avons voté contre.
Le diable est dans les détails
Patrick Madelin s’est inquiété de savoir si la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) était différente pour les industriels, les commerçants et les particuliers. Cette question est restée sans réponse. Le particulier paierait-il pour tout le monde ?
Il a également noté une augmentation de +37,7% des charges de personnel de la police municipale. M. le Maire, sans contester les chiffres, s’est ému de cette intervention en regrettant que l’on s’intéresse aux détails du budget.
Et puis quand il a fait remarquer la baisse de 75% du budget culture, par ailleurs seule ligne budgétaire rabotée dans les subventions aux associations, afin de savoir si celle-ci ne devenait pas le « parent pauvre » de l’action municipale, M. le Maire a jugé qu’on ne pouvait pas faire des remarques aussi générales !
Les tarifs municipaux étaient de nouveau mis au vote, comme chaque année.
Pour dynamiser l’activité commerciale, il faudrait encourager la rotation rapide du stationnement sur les places publiques. Bénédicte Ariès a signalé à ce propos que la tarification des parking en zone orange n’était pas assez dissuasive par rapport à l’utilisation possible du parking Jean Jaurès : 2h d’horodateur coûtent 2,40 € contre 2 heures Jean Jaurès 2,10 €.
Audrey Debruyne a demandé que les conventions de réciprocité entre les villes de Pontoise et de Cergy puissent être complétées. Elle a cité l’exemple d’un très proche voisin de Cergy, dont l’enfant est dans une école de Pontoise, qui ne peut bénéficier du tarif pontoisien pour la garde en maternelle du soir dans cette même école.
Il faut approfondir la concertation sur Bossut
Nous devions prendre acte du bilan de la concertation de novembre et voter sur les modifications de périmètre et de programme.
On a regretté l’arrivée tardive d’un dossier d’étude d’impact, après la clôture du processus de concertation sur la ZAC Bossut, car beaucoup d’éléments y militent en faveur d’une attention accrue sur ce dossier qui va transformer la ville de manière définitive. Nous nous sommes abstenus de voter cette délibération.
Des 143 pages du dossier, nous avons noté :
La pollution atmosphérique et sonore de l’A15
Les experts se sont légitimement inquiétés de la qualité de l’air, déjà problématique sur le site, surtout en été où les objectifs de qualité ont été dépassés plusieurs fois : 180µg/m3 contre le seuil toléré de 120µg/m3. Ils concluent : « la qualité de l’air est dégradée, notamment par l’ozone et les particules en suspensions. Le secteur est particulièrement vulnérable aux pollutions générées par le trafic de l’A15 ». Il en va de même pour le bruit généré par l’autoroute. Dans ce contexte, nous refusons d’évacuer l’objectif de couverture de l’A15. Dès maintenant la Ville devrait insister pour que la limitation de vitesse soit enfin respectée et même renforcée.
L’impact des flux de circulation
Aujourd’hui ce sont 13500 véhicules/jour avenue de Verdun et 11200 véhicules/jour avenue François Mitterrand qui sillonnent l’environnement immédiat. Le quartier Bossut générera en plus 11000 véhicules/jour dont 90% via l’A15 (total 35700v/j). Principale réponse apportée à ce constat pour le quartier lui-même : « L’impact du projet sur la circulation sera élevé », signalent les experts. Nous notons le principe de créer une zone 30km/h, mais nous avons fait part du manque de réponses pour l’augmentation du trafic intra urbain à Pontoise, notamment aux entrées de ville, avenue de Verdun, rue de Rouen, rue St-Martin et avenue Delarue.
Et curieusement il n’y a pas d’étude dans ce dossier sur le trafic piétonnier déjà généré par le train et le RER des gares de Pontoise et de Cergy-Préfecture. Il devient impératif de prendre en compte son augmentation pour lui offrir des espaces de qualité, limitant la saturation des bus et donc des voies, notamment aux heures de pointes d’entrées et sorties de bureau et établissements d’enseignements.
Le déficit d’emploi
L’arrivée de 700 emplois du Pôle Lange et « l’impact positif sur l’emploi des activités de commerces de proximité et les activités tertiaires » sont les seules phrases laconiques du rapport sur l’emploi des futurs habitants de la ZAC. Rien sur l’atout que peut représenter l’université proche de la nouvelle zone d’activité. Une supérette, un boulanger et un coiffeur, et quelques cabinets médicaux, tout cela restera très loin du ratio minimum d’un emploi par logement pour les 2 600 logements prévus.
Le programme évoque essentiellement la construction de logements. Il faudrait aussi des pépinières d’entreprises, des bureaux de proximité bénéficiant des connexions internet haut de gamme. Tout cela ferait vivre le quartier, soulagerait les dessertes sur Paris, et améliorerait la qualité de vie des habitants de la ville et de l’agglomération.
Cergy-Pontoise n’est plus qu’à 40% du ratio emploi/habitant... Saint-Quentin-en-Yvelines a su rester à 60%. La Défense a dix-huit fois plus d’emplois que d’habitants. De part et d’autre de l’autoroute, Cergy grand centre et Pontoise Bossut, c’est la cité dortoir qui menace.
Nous préconisons l’implication de représentants des usagers dans les ateliers qui définiront le programme architectural.