Le Conseil municipal du 17 Juin 2011 n’avait qu’un point à l’ordre du jour : la désignation de suppléants pour les "grands électeurs" des prochaines sénatoriales. A Pontoise les 35 conseillers sont grands électeurs. Le vote avait lieu à la proportionnelle et 3 listes étaient en présence : celle de la droite (9 noms), celle présentée par nos soins au nom du groupe Pontoise Ensemble (3 noms) et celle présentée par M^me Brami et Monsieur Mongondry (2 noms). Les élus centristes brillant par leur absence.

Après avoir soumis au vote une liste qui n’a recueilli que 2 voix, alors que la liste proposée par « Pontoise Ensemble » en obtenait 4 et la liste de droite 26, les 2 élus du groupe « Pontoise aujourd’hui pour demain », sollicités de choisir à laquelle des 2 listes dotée de suppléants élus (droite 8 élus/Pontoise Ensemble 1 élu) allait leur préférence, ont carrément refusé de choisir !

Concrètement, si l’un d’entre eux est empêché de voter le 25 Septembre, « aucun » suppléant de gauche ne pourra voter à leur place. Donc, dans cette hypothèse, ils auront fait cadeau de leur voix… à la droite départementale.

La rançon de la division : la perte de repères politiques

Il faut apprécier la signification politique de ce geste : il signifie qu’entre une liste de suppléants proposée par le député maire UMP et ses colistiers, tous engagés à droite, et une autre liste de suppléants (anciens colistiers de M^me Brami et de M. Mongondry !) proposée par le groupe de gauche Pontoise Ensemble, les élus de « Pontoise aujourd’hui pour demain » ne font plus de différence !

Attitude typiquement sectaire, qui ne sait plus faire la part des choses entre adversité gauche/droite et désaccord politique au sein de la gauche. Ravageuse, surtout dans une ville de droite. De surcroît, attitude incohérente : si ces élus estiment que nous ne valons pas mieux que la droite sarkozyste pontoisienne, pourquoi alors, quelque jours avant, nous proposaient ils de faire une liste commune ?
Il est vrai que la proposition avait été aussi faite à Monsieur Dumontet, qui n’est clairement pas à gauche...

L’unité, c’est à chaque conseil, pas pour faire semblant juste avant les sénatoriales

Nous avions décliné cette proposition, pour plusieurs raisons.

D’abord nous estimons que nos divergences de comportement en conseil depuis la scission du groupe PE et le contenu des tribunes récemment signées par M^me Brami et Monsieur Mongondry dans le magazine municipal (un peu trop souvent dirigées contre le reste de l’opposition plutôt que contre la majorité de droite) ne permettaient pas de présenter ex abrupto une liste commune, en tout cas de façon crédible. Quand on veut vraiment l’unité, on s’en donne les moyens, et pas seulement de façon opportuniste et superficielle, à l’approche des échéances électorales.

De surcroît, le groupe « Pontoise Ensemble », se réclame des valeurs de la gauche, mais il n’est, comme l’association du même nom, à la remorque d’aucun parti politique en particulier. Il ne pouvait donc en tant que tel soutenir, comme cela lui était proposé, la liste du PS pour les sénatoriales, alors que d’autres listes de gauche émergeront peut être dans le département d’ici le scrutin des sénatoriales du 25 septembre. Chacun ayant remarqué en effet, que, malgré ses proclamations, la liste conduite par Alain Richard , ne comporte à ce jour aucun écologiste et n’est donc pas, malgré son intitulé, une liste de « rassemblement de la gauche ».

Priorité à l’efficacité le jour du vote

Delphine Lagrené, l’autre conseillère de gauche, avait également décliné cette proposition des élus de « Pontoise aujourd’hui pour demain ». En gros, les 4 autres élus de gauche avaient un peu de mal à se reconnaître dans leur unitarisme soudain et un tantinet factice. Cela en fait–il pour autant des gens de droite comme n’hésitait pas à le suggérer un Mongondry furax à la sortie du Conseil ?

Dans notre esprit, ne pas faire liste commune à ce scrutin ce n’est nullement renvoyer dos à dos la gauche et l’UMP. Quand viendra le moment du vote pour les listes aux sénatoriales, le 25 Septembre, nous ne resterons pas neutres. On verra s’il existe une ou plusieurs listes de gauche dans le 95. C’est toujours mieux d’avoir le choix. Mais quels que soient les cas de figure, nous ne ferons, nous, jamais cadeau de notre voix à la droite.

Certes il ne faut pas grossir la portée de ce geste sectaire de Madame Brami et de Monsieur Mongondry. Mais il est révélateur de ce à quoi mène une stratégie du ressentiment et de la division à gauche : à faire le jeu de la droite locale.