Le pressing de proximité :
un service précieux qui ne doit pas être toxique
Le perchloroéthylène,solvant détachant essentiellement utilisé pour le nettoyage à sec des tissus, est encore utilisé fin 2013 dans environ 95 % des machines à nettoyage à sec, selon le ministère de l’Ecologie. Très volatil, il se retrouve facilement dans les logements voisins de pressings et autres teintureries, comme l’a prouvé une enquête de Que Choisir. Le ministère de la santé s’en est inquiété car si de brèves expositions peuvent causer des irritations des voies respiratoires et des yeux, des vertiges, des nausées, des maux de tête et des pertes de mémoire, les expositions plus régulières peuvent être toxiques pour les systèmes nerveux et rénaux puisqu’il s’accumule dans le corps.
Une interdiction trop longue à devenir absolue
Depuis mars 2013, il est interdit d’implanter de nouvelles machines à perchloroéthylène. Un planning vise à leur interdiction totale d’ici à 2022 si elles sont implantées dans des locaux contigus à des commerces ou à des habitations. En septembre 2014, l’interdiction concernera les machines vieilles de plus de 15 ans, puis au 1er janvier 2016, 2018, 2019, 2020 et 2021 ce sont les machines de 14, 13, 12, 11 et 10 ans qui devront être changées.
C’est bien tard pour la santé des riverains. Cette date peut être avancée si l’habitant fait constater que les concentrations sont supérieures 1 250 μg/m3. C’est la valeur au-dessus de laquelle le Haut Conseil de la santé publique recommande une action rapide visant à faire cesser ou réduire l’exposition des habitants : l’exploitant sera mis en demeure de mettre son installation en conformité quel que soit l’âge de ses machines. Les mesures seront effectuées par un laboratoire privé mandaté par le ministère de l’écologie, le coût de l’opération étant entièrement pris en charge par le même ministère.
La valeur repère de 250 μg/m3 a été recommandée par le Haut Conseil de la santé publique comme objectif à respecter dans tous les locaux recevant du public d’ici juin 2015.
Dès maintenant nettoyer sans solvant chimique
Donner la préférence aux pressings réellement écologiques est un moyen d’agir pour accélérer la transformation des laveries obsolètes. Il existe déjà en Ile de France quelques chaines : "Sequoia" qui affirme utiliser un détachant moins polluant que le perchloroéthylène, "Ecolo pressing" qui s’engage à n’utiliser que des solvants naturels. "Aqualogia" semble plutot décliner une offre complète pour ceux qui veulent créer ou transformer leur établissement.
Parmi la dizaine d’établissements de l’agglomération de Cergy-Pontoise nous voyons apparaître peu à peu des pressings qui se disent "écologique". L’amélioration est donc en cours mais il est bon de vérifier qu’ils n’utilisent pas d’autre solvant pétrochimique. (comme le silicone D5, KWL, K4 qui ne sont pas sans danger).
Pour se repérer plus facilement, le label allemandAnge bleu, l’un des labels les plus anciens et les plus exigeants, est un bon garant de l’utilisation de produits réellement non toxiques et biodégradables. C’est bon pour les employés, les clients et les riverains d’un établissement de nettoyage des vêtements. C’est bon aussi pour la qualité de l’eau, celle de l’air et de l’environnement en général, c’est-à-dire pour la qualité de vie de tous.
