Réunion publique
du 14 février 2012 à Pontoise
Invités par l’Association Pontoise ensemble afin d’évoquer les questions relatives à la gestion de l’eau (tant pour sa distribution que pour son assainissement) les porte-parole d’AGLEAU tiennent, d’abord, à préciser ce qui caractérise leurs interventions publiques.
AGLEAU (contraction d’Alerte Générale sur l’eau) fut d’abord un Collectif citoyen, constitué par des habitants de Cergy-Pontoise, interloqués par la décision de la CACP, prise en 2008, de confier, pour 18 ans, la gestion de notre eau à une entreprise privée, Véolia (ex-Vivendi, ex-Générale des Eaux), très implantée aussi, dans la gestion de nos déchets, de notre chauffage urbain, voire d’une partie de nos transports.
AGLEAU est, désormais, une association du type loi de 1901, dûment déclarée en préfecture, et de plus en plus reconnue, suivant le dossier de l’eau, à partir de nos factures et des documents publics accessibles. Elle dispose d’un site facile d’accès (http//:agleau.fr) où sont offertes, à tous les usagers, les informations majeures et utiles dont nous disposons.
AGLEAU, précisons-le tout de suite, est une association politique mais nullement politicienne. Qu’est-ce à dire ? Pour parler sans langue de bois, notre association est, inévitablement, politique parce qu’elle s’intéresse à une question qui touche de nombreux secteurs de la vie publique lesquels sont, tous, de la compétence des collectivités locales. Par contre, elle n’est pas, et elle ne sera jamais, politicienne parce qu’elle veille, farouchement, à ne « rouler pour » aucun parti politique et à ne soutenir la carrière d’aucune personnalité politique locale. Par conséquent, AGLEAU ne préconisera aucun vote, sachant bien que les électeurs savent prendre leurs responsabilités eux-mêmes, en fonction des informations qu’ils reçoivent et recueillent, sans qu’on ait à leur indiquer le chemin à suivre !
Nous remercions vivement Pontoise ensemble de son invitation, mais, conformément à ce que je viens de dire, nous ne saurions être, ici, un support de l’opposition municipale à Pontoise, quelles que soient les différentes formes sous lesquelles elle se présente.
Nous n’apportons pas davantage, en nous situant ainsi, notre soutien à la majorité municipale de Pontoise, sans ignorer que l’un de ses représentants préside le SIARP (Syndicat intercommunal d’Assainissement de la Région de Pontoise), un organisme public auquel nous sommes attachés, en charge de l’assainissement des eaux rejetées par les particuliers comme par les entreprises.
Nous voulons donc qu’il soit bien clair que notre propre volonté politique consiste à contribuer à ce que les élus, tous les élus, soient décidés à ce que, tôt ou tard, notre eau, de sa capture à son traitement final, soit gérée par un, ou des organismes publics. Cela signifie, à nos yeux, que la délégation de service public (confiant, de façon masquée, un service public à une entreprise privée) doit être abandonnée, au profit d’une gestion publique directe, comme c’est désormais le cas à Paris et comme cela se multiplie, en France, actuellement, dans diverses communes ou dans des agglomérations dirigées par des élus de différentes sensibilités politiques...
Sur la région de Cergy-Pontoise, la distribution de notre eau potable est confiée à l’entreprise Veolia, via la société dédiée, CYO, créée pour mettre en œuvre le contrat de délégation voté en 2008. C’est elle, CYO, qui nous adresse les factures à payer et dont nous effectuons de fort éclairantes analyses. Quant à l’assainissement de nos eaux usées, elle dépend, pour la collecte et le transport du service public assuré, depuis de très nombreuses années, par le SIARP, mais, en phase finale, dès l’entrée dans l’usine de traitement de Neuville récemment rénovée et réoinaugurée, Veolia intervient de nouveau, via une autre société, CPA (Cergy-Pontoise-Assainissement) qui, elle, bénéficie d’un contrat de 30 ans, signé en 1992.
La durée excessive de ces contrats (18 ans pour CYO, 30 ans pour CPA) ne nous fait pas baisser les bras parce que l’exécution de ces contrats doit être contrôlée par nos élus et par nous-mêmes et cela exige une vigilance renforcée. Ensuite, parce que nulle entreprise, surtout Veolia actuellement, n’est à l’abri d’une fragilité financière pouvant remettre en question des contrats pensés au cours d’années où les privatisations semblaient devenir une évidence et pouvaient donc être étalées sur des périodes très longues, ce qui n’est plus nécessairement le cas. Enfin, un arrêt du Conseil d’État concernant la commune d’Olivet, a décidé qu’un contrat, conclu avant 1995 et prévoyant une durée de plus de 20 ans, devient caduc à compter du 5 février 2015 (et, puisque c’est donc le cas pour le contrat avec CPA, nous devrions préparer, dès maintenant, un éventuel changement de contrat de l’usine d’assainissement de Neuville ou son passage à la gestion directe.
J’effectue ces rappels, ce soir, parce que nous voulons toujours plus contribuer à éclairer les usa gers et consommateurs que nous sommes tous, et nullement de simples clients, à propos de la gestion d’un élément évidemment vital, l’eau, qui ne peut, en aucun cas, être considéré comme une marchandise.
Grâce à un support audio-visuel, nous allons partager les informations que nous avons recueillies, vérifiées, et qui n’ont jamais été contestées, y compris par nos contradicteurs élus de la CACP ou de son délégataire CYO. Nous voudrions que cela motive vos questions nourries, également, le cas échéant, de la lecture de vos propres factures. Nous visons à faire sortir ces tableaux et ces chiffres de leur opacité, de leur technicité et de leur complexité ? Tenter d’y voir clair quand on paye, c’est bien le moins !
C’est pourquoi nous avons voulu, en ce début d’année 2012, publier et distribuer, sous forme de tracts, à plusieurs milliers d’exemplaires, deux documents informatifs qui, déjà ont entrainé des réactions positives ou négatives, de la part de lecteurs intéressés ou irrités de voir révélées des précisions non encore tombées, jusqu’ici, dans l’opinion publique. Après des accusations d’incompétence (aujourd’hui définitivement retirées), nous voici, me dit-on, accusés de mensonges (cette critique subira le même sort, car notre bonne foi et notre refus de nuire ne sont plus contestables).
Enfin, il me revient, en tant qu’actuel président d’AGLEAU, animateur d’une équipe aux compétences diverses et complémentaires, d’insister sur la détermination et la ténacité de notre engagement qui durera tout le temps qu’il faut pour parvenir à notre fin, c’est-à-dire la maîtrise, par les usagers eux-mêmes, de la gestion d’un bien, je le répète, vital, dont dépend notre nourriture, notre hygiène et donc notre santé.
En redonnant au mot politique son sens premier (gestion du bien commun), nous voulons, en restant à notre place, celle de citoyens éclairés et actifs, mieux faire entendre notre voix, à charge, pour ceux qui nous représentent, d’en tenir compte, dans l’intérêt de chacun : disposer, au moindre coût, d’un service de haute qualité.