Tribune du magazine n° 96 (novembre 2010) par les élus de Pontoise Ensemble
La rue partagée
Le PADD prévoit qu’il faudra une « amélioration de la qualité des déplacements en répondant au mieux aux besoins de toutes les catégories d’usagers ». Encore faudrait-il donner à cette noble intention une traduction concrète en inversant les priorités de circulation : aujourd’hui au profit des voitures, elles devraient être au bénéfice des piétons, des cyclistes et des transports en commun.
Sur la majorité des axes, la vitesse maximale est de 50 km/h. Les passages surélevés ont été multipliés mais les véhicules repartent ensuite de plus belle. Trottoirs et rues trop étroits restent autant de pièges à piétons. Les voitures à l’arrêt omniprésentes nuisent à la convivialité rue de l’Hôtel de Ville. Nos pistes cyclables sont rares et minuscules.
Faire de la vitesse maxi à 30 la règle et de la vitesse à 50 l’exception réservée à certaines voies, limiterait bruit et pollution et améliorerait la sécurité de tous : une voiture ou un camion à 30 ne va plus « que » 6 fois plus vite qu’un piéton et 2 fois plus qu’un vélo. Mieux repérer les piétons, faciliter le freinage : nos rues seraient plus sûres et cela améliorerait l’ambiance en ville. Instaurer des trottoirs traversants, autoriser les vélos à contre sens dans les voies à sens unique, tout cela se fait ailleurs : pourquoi pas ici ?
Pour que Pontoise soit une cité attrayante et différente dans une agglo encore largement axée sur la bagnole, la vitesse et le stress, il faut planifier la reconquête de nos rues. Et promouvoir, oui, une ville qui assume d’être un peu plus lente pour être plus douce... Un objectif valable pour un PLU/PADD censé dessiner le visage de Pontoise à l’horizon 2020.
Didier Peyrat, Patrick Madelin, Bénédicte Ariès ( Pontoise Ensemble )