Il n’est cependant pas interdit de constater que, dans ce sondage grandeur nature auquel 7.683 Pontoisiens viennent de participer à moins d’un an des prochaines municipales :
26% d’entre eux ont choisi de soutenir la politique européenne et/ou française du Président de la République
19,5% d’entre eux ont voté pour les listes d’extrême droite
9% pour la liste LR (qui détient la majorité municipale)…
… Et 40% d’entre eux ont exprimé par leurs votes divers écologique et de gauche un rejet des politiques de droite et de la politique du Président de la République. NB : au plan national le « bloc » électoral gauche+écologie n’a rassemblé que 34,33% des suffrages.
Si on ajoute à ces constats objectifs, le désarroi de la droite locale, aggravé de la crise de LR au plan national, les résultats des élections municipales de 2020 dans notre ville s’annoncent plus imprévisibles et ouverts que prévu. La probabilité qu’un second tour ait lieu (contrairement à ce qui s’est passé en 2008 et en 2014) n’est plus une lubie. La possibilité qu’une liste citoyenne écologiste et sociale parvienne au 2e tour ne peut pas être écartée.
Convergences ou marginalisation ?
Dans ces conditions, comment ne pas voir qu’il serait irresponsable que lors de ce prochain rendez-vous démocratique les différentes sensibilités de l’écologie et de la gauche locales aillent à la bataille en ordre dispersé ? Ou bien renoncent à y participer, soit faute de parvenir à réunir les 39 candidats obligatoires soit par indifférence aux enjeux municipaux ?
Si l’émiettement devait encore prévaloir, les résultats ne pourraient qu’être négatifs, dans un contexte où les préoccupations écologistes et sociales viennent pourtant de réunir une partie substantielle de l’électorat pontoisien. La division mène à la marginalisation et à la désespérance des électeurs. Elle a encore moins de justification dans une élection de proximité comme les municipales.
En 2021, à l’occasion des élections départementales, puis régionales, les partis auront tout loisir, comme ils l’ont fait lors des européennes, de présenter aux suffrages leurs programmes et stratégies diverses et variées. Mais l’échéance de 2020 doit-elle nécessairement obéir aux mêmes logiques de concurrence entre les groupes et les sensibilités qui se réclament de la gauche et de l’écologie ?
Quel est le but ? Faire de la figuration ? Témoigner ? Obtenir chacun « son » conseiller municipal ? Pour étaler chaque mois dans le bulletin municipal les divisions de l’opposition (actuellement 6 tribunes différentes !) ?
Que faire pour que les 40% de 2019 ne se volatilisent pas en 2020 ?
Nous estimons que travailler à des convergences fécondes doit prévaloir sur l’esprit de parti, la culture des différences, les penchants sectaires.
Bien sûr une telle démarche, pour être identifiable par l’électorat et éviter toute ambiguïté, suppose la clarté sur quelques points de principe :
1°) Refus de l’extrême-droite, nationale et locale
2°) Volonté de porter une alternative à la politique menée par la majorité municipale LR aux commandes de la ville depuis 2001
3°) Désaccord net avec la politique gouvernementale notamment dans ses aspects négatifs pour les collectivités territoriales, ses fausses promesses en matière d’écologie et son démantèlement des acquis sociaux.
Mais une fois ceci admis, on peut, sans abandonner ses convictions ou ses appartenances politiques, se mettre autour d’une table et déterminer quelques axes forts qui feraient l’accord de tous.
C’est pourquoi nous lançons cet appel à toutes celles et tous ceux pour qui les choix écologiques et sociaux peuvent et doivent se traduire dans la gestion municipale :
Donnons-nous ensemble les moyens de peser vraiment sur le scrutin, donc sur le devenir de notre ville, en s’appuyant sur une base électorale et citoyenne significative, pour engager la transformation écologique et sociale de notre ville.
Prenons en compte la crise de confiance importante envers les différents partis politiques (dont témoigne l’abstention, supérieure ici à ce qu’elle est nationalement). Sans nier leur utilité, il est préférable de mettre au centre d’une campagne électorale innovante et citoyenne, plutôt que des étiquettes et des sigles, des propositions concrètes et documentées en vue d’une ville différente.
Agissons pour construire en 2020 une offre électorale susceptible de séduire les nombreux Pontoisiens qui viennent en mai 2019 d’exprimer à la fois leur rejet de l’extrême-droite et leur opposition aux différentes politiques de droite, qu’elles soient portées par LR ou les forces soutenant la politique du gouvernement.
La prochaine assemblée générale de Pontoise Ensemble (14 juin) peut être un moment fort pour faire avancer cette perspective.
Voir aussi : http://www.pontoisensemble.asso.fr/...
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