Les nouvelles pratiques d’inhumation créent de nouveaux espaces (jardins du souvenir, columbarium…). A l’époque contemporaine, la standardisation des pierres tombales et le recul de la végétation dans les cimetières ont conduit à un appauvrissement du paysage funéraire. L’utilisation des désherbants chimiques dans les cimetières nuit à la santé publique et à l’environnement. Elle est contraire aux principes du développement durable et au Grenelle de l’environnement.
Demain, la gestion des cimetières ne sera plus centrée uniquement sur les enjeux funéraires. La gestion sera transversale : elle fera intervenir notamment des équipes de spécialistes en conservation du patrimoine, en gestion de la flore et de la faune.
Nouvelles formes paysagères, nouveaux modes de gestion et information du public
Pour favoriser la biodiversité, les services des espaces verts de la ville auront à prendre en compte les questions de développement durable et se fixer l’objectif "zéro phyto" avec des allées enherbées, des espaces inter-tombes plantés avec des tapis de sedum, plante vivace qui limite la pousse des mauvaises herbes.
Certes, les transformations paysagères en cours répondent aux nouveaux usages des cimetières, lieux aussi de promenade familiale, mais les visiteurs, notamment les personnes âgées, peuvent avoir certaines difficultés à se déplacer sur des espaces enherbés ou à accepter la multiplication des escargots et des limaces sur les tombes ou la végétation spontanée...les plantes sauvages, provoquent des réactions d’incompréhension de la part des usagers.
Un rôle social et culturel pour les cimetières dans la cité
Ces lieux sont les témoins de l’histoire de la ville, constituant un véritable patrimoine identitaire. Les vivants créent du lien entre les tombes et à partir de là ils donnent un sens à la vie et à la mort : dans des tombes banales peuvent être enterrés des personnages célèbres localement ou nationalement.
La visite des cimetières révèle l’histoire et les traditions des communautés locales. Les épitaphes sur les stèles, l’inscription des identités, sont des témoins de la petite et de la grande histoire. Sans vouloir tout conserver et "fossiliser", on peut garder une trace par une couverture photographique. Parfois il convient de conserver la cohésion d’ensemble, une perspective générale des carrés plutôt que celle de telle ou telle tombe. Les cimetières sont aussi les témoins d’un art funéraire riche et souvent local mais qui a disparu, comme celui des couronnes en céramique de Vallauris. L’aspect ethnologique des cimetières par l’étude des objets déposés sur les tombes est aussi à étudier. Les tombes finissent un jour par disparaître, tout comme les noms, les dates et autres informations qui y figurent. Il est temps de se mobiliser pour sauver ce patrimoine et le sortir de l’oubli avec l’appui d’associations de généalogie.