(Tribune parue en octobre 2008, magazine n°75)
Le gouvernement a décidé la création d’un fichier national, dénommé EDVIGE destiné au recueil d’informations à caractère personnel.
Sont visés, notamment, l’ensemble de ceux qui exercent ou ont exercé un mandat électoral, même simplement candidats. Également : les responsables syndicaux, associatifs, économiques, sociaux ou religieux. Domiciles, numéros de téléphone, adresses électroniques, signes physiques particuliers, immatriculation des véhicules, informations fiscales et patrimoniales, et tous éléments relatifs à l’entourage, aux relations personnelles seront collectés et mis à disposition du gouvernement ou des services de police. Les données concernant l’orientation sexuelle ou la santé pourront être enregistrées « de manière exceptionnelle » !
A Pontoise, tous les élus municipaux, anciens ou actuels, responsables de partis, syndicats, associations sont concernés. Lors des dernières élections municipales, 175 citoyens se sont engagés sur 5 listes. Si on intègre tous les candidats de 1995 à 2008, qu’on ajoute tous les animateurs de groupes divers de notre ville, les anciens et les actuels, prés d’un millier de Pontoisiens figureront dans Edvige. En un clic, leur vie privée, personnelle, familiale, parfois intime, sera accessible aux représentants du pouvoir, quel qu’il soit !
Rien ne justifie que l’on soupçonne ceux qui s’engagent dans la vie de la cité. Les élus, les animateurs de la vie sociale et civique doivent être protégés à l’égal des autres citoyens contre toute atteinte à la vie privée. Edvige n’est pas compatible avec la démocratie, ni à Pontoise, ni ailleurs.
Didier Peyrat, Séverine Colnard, Patrick Madelin, Corinne Brami, Sylvain Mulard (Pontoise Ensemble)