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Un cri d’alarme

lundi 30 mai 2016
par  Patrick Madelin
popularité : 5%

Une soixantaine de personnes étaient venues écouter le général de gendarmerie Bertrand Soubelet présenter son livre à Lettres et Merveilles vendredi 13 mai.
Laurence Hurard, notre active libraire tout en appréciant l’élargissement de l’auditoire coutumier de ces rencontres avec les auteurs a évoqué sa surprise d’être attaquée mais aussi soutenue par ailleurs dans l’organisation de cette rencontre. Ce militaire citoyen dénonce la démission de l’Etat face à l’atomisation sociale.

Bertrand Soubelet face aux lecteurs de Pontoise

Un gendarme qui ne s’est jamais tu

C’est que Bertrand Soubelet l’auteur de « Tout ce qu’on ne peut pas dire » (Plon) n’en est pas à son premier livre. Ce dernier lui vaut la mise à l’écart de ses hautes responsabilités. Alors que les médias l’ont présenté comme « le numéro 3 de la gendarmerie (qui) critique la politique pénale », il se sent « citoyen qui voit son pays partir dans le mur, c’est un cri d’alerte » et il « demande les moyens de travailler ».

Si le livre est d’une actualité brûlante il prend sa source dans son audition devant une commission de l’assemblée nationale le 18 novembre 2013 sur l’insécurité sur tout le territoire. Avec ses clés de lecture de gendarme, il a toujours fait part aux politiques, donc aux parlementaires, des conséquences des budgets qu’ils votaient. Les mots ont toujours été forts mais ils n’ont jamais été écoutés.

Cette intéressante audition du directeur des opérations et de l’emploi de la gendarmerie nationale par une commission de l’Assemblée nationale en novembre 2013 est encore visible sur Dailymotion en cliquant ici.

Les chiffres ne mentent pas

Quand la gendarmerie est garante de la sécurité sur 95 % du territoire français ce qui concerne la moitié de la population, il est évident qu’on ne peut pas supprimer 6000 postes de gendarmes entre 2005 (103 000) et 2012 (96 000) sans aggraver lourdement le sentiment d’insécurité et cela même si la délinquance n’augmente pas dans les faits. Note de Pontoise Ensemble : nous en voyons hélas les conséquences à Pontoise, dans les esprits des demandeurs de caméras de vidéosurveillance, et même jusque dans les urnes !

Interrogé sur le drame de Sievens, Bertrand Soubelet a dénoncé "un défaut de fonctionnement démocratique local si grave qu’il aura fallu le décès d’un opposant" pour qu’une solution négociée soit envisagée. Le manque de lucidité administrative s’est ensuite combiné à "l’absence de directive lucide de la hiérarchie" face à la situation de terrain. Par la suite une enquête parlementaire a reconnu que la "riposte des forces de l’ordre avait été proportionnelle aux attaques subies". Pour les violences instrumentalisées des manifestations récentes, il a souligné que les consignes viennent toujours du politique. S’il n’a pas été possible de faire du maintien de l’ordre autrement en empêchant les casseurs d’arriver, c’est que « l’ordre n’en a pas été donné ». « Il y a parfois des consignes qui ne vont pas dans le droit fil d’une réelle démocratie » a-t-il euphémisé.

Une critique virulente

Dénonçant la grande misère de la justice française, qui commence à peine un rattrapage, Bertrand Soubelet parle de « contrat social non tenu ». L’impuissance s’est aggravée au fil des années et la logique comptable de Rachida Dati fermant des tribunaux a été ravageuse. Par manque de moyens "il n’est pas possible en France de rendre la justice dans un délai raisonnable".

En l’absence de comparutions immédiates, "la sanction trop tardive suscite plutôt un sentiment d’injustice" de la part des contrevenants, surtout les jeunes. Soulignant l’indécence des prisons françaises, et très au fait de la délinquance juvénile, il a affirmé l’inefficacité de la prison pour les mineurs. Ce fut l’occasion pour lui de regretter le tollé d’habitants peu citoyens qui contestent l’installation d’établissement d’éducation judiciaire fermé à côté de chez eux.

Il souligne que dans « plusieurs milieux » parfois aisés et cultivés les notions de droit commun n’existent plus et parle « d’atomisation sociale ». Sans prononcer le mot de caste, Bertrand Soubelet constate que l’endogamie éducative, sociale, professionnelle, politique est devenue telle « depuis les trente dernières années que les mondes ne se rencontrent plus ». Déficit de représentativité, manque d’éthique du monde politique... pour lui « l’Etat a renoncé à être fédérateur, régulateur et incitateur. »

Un lanceur d’alerte à protéger ?

Qualifié par une participante comme un « lanceur d’alerte", le Général de gendarmerie Bertrand Soubelet a évoqué son "devoir de dénoncer ce qui ne marche pas" et souligné qu’ « il n’est jamais possible de faire aussi bien avec moins de moyens pour les services publics, contrairement à ce que prétendent les politiques qui votent des réductions d’effectifs ».

Le pari de notre libraire était courageux. Il est réussi. A en juger par une salle archi - pleine, par la présence de nombreux élus de Pontoise dont notre député maire, et pas le flux de questions à l’auteur sur le sentiment d’insécurité. Et le débat reste ouvert : au lieu de gouverner par consensus politique, saura-t-on un jour en France gouverner par concertation avec l’ensemble de la société ?


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