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Vitesse nocturne et pesticides : arrêtons l’hécatombe des hérissons

mercredi 24 octobre 2018
par  Bénédicte ARIES
popularité : 5%

Cette fin d’été prolongée vire à l’hécatombe pour ce petit mammifère de moins en moins présent dans notre ville. Le manque d’insectes les pousse à élargir leur territoire et donc à traverser rues et routes en soirée et ne permet plus aux petits de grossir assez pour passer le premier hiver.

Le Vexin des grandes cultures est devenu tellement inhospitalier que c’est aux citadins de prendre des mesures de protection efficace. Réduire sa vitesse le soir, ne plus s’offusquer que le hérisson viennent partager croquettes et gamelle d’eau du chat sans oublier de préparer de multiples micro abris sont des actions simples de soutien à cette espèce en danger.

Population en déclin

Là où dans les campagnes il y avait cent hérissons, il n’y en a plus que trois à présent ! Certaines ONG estiment qu’ils auront quasiment disparu d’ici à 2025 et demandent la création « d’un statut prioritaire » pour l’espèce afin de « densifier le réseau des personnes habilitées à les sauver ». Elles prennent pour exemple le Royaume-Uni, où ces mammifères, emblématiques et populaires, font l’objet d’une large protection. Une thèse à l’université de Reims constate qu’on trouve aujourd’hui les hérissons principalement en zone urbaine (entre 15 et 37 animaux par km2) plutôt qu’en zone rurale (entre 1 et 4),

Tableau comparatif des causes de la mortalité des hérissons

Premier ennemi la circulation routière

Selon Christian-Philippe Arthur, le président de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères, en utilisant des études régionales effectuées par des associations naturalistes, et en extrapolant à l’ensemble de la France, ce serait 1 à 3 millions de hérissons qui sont tués chaque année sur les routes, avec une moyenne de 1,8 million. « Cette mortalité a été multipliée par trois ou quatre en quarante ans », estime-t-il.

Le hérisson ne sort qu’à la tombée de la nuit mais la chaleur du bitume attirant les insectes il est la voie pour se nourrir ou changer de terrain de chasse. Seule la réduction de la vitesse à ces heures là permet de le voir à temps et d’éviter cet animal qui n’a que le réflexe de se mettre en boule pour éviter l’accident.

Une présence gagnant gagnant au jardin

Ce grand consommateur de limaces et escargots mais aussi de sauterelles, criquets, hannetons, araignées, insectes qui s’attaquent aux cultures du jardinier fait sans la moindre intervention le ménage au jardin. Pour encourager sa présence on peut lui offrir, un endroit pour s’abriter et pour la nourriture, il trouvera des insectes dans le jardin. Un simple tas de bois, un tas de feuilles ou de branchages peuvent lui permettre de s’abriter en journée, voire de nicher et d’hiberner entre novembre et avril. Il existe aussi des modèles de cabanes à hérisson luxueuse en trois pièces pour sécuriser au maximum cet abri.

Abri *** avec couloir, sas d'entrée et chambre

Nos étés deviennent si secs et caniculaires que n’y résistent que les escargots, punaises et limaces. Veiller à tenir de l’eau à disposition de nos auxiliaires sauvages reste alors un vrai soutien à la population hérissonne qui a moins besoin de traverser les rues pour aller s’abreuver.

Pour que les jardins de Pontoise soient plus accueillants à cet auxiliaire précieux du jardinier, la balle est aussi dans le camp du service des espaces verts : il pourrait être attentif à laisser des abris, même s’il ne s’agit que de fagots, dans les recoins calmes des parcs des Larris, de Marcouville, des Lavandières, ou même du jardin de la ville.

Le site du sanctuaire des herissons est une mine de renseignements sur ce qu’il faut faire et encore plus ne pas faire quand on trouve un animal blessé.

Du hérisson des champs au hérisson des villes

Malheureusement les agriculteurs continuent à avoir accès à aux insecticides de synthèse dont les néonicotinoïdes , ces produits qui tuent la microfaune de leurs sols et les stérilisent et empoisonnent l’air et l’eau de tous. C’est l’exode du hérisson des champs.

En ville, chez le particulier comme pour le gestionnaire de parcs et jardins publics, l’ aide du hérisson à la régulation des insectes ravageurs est d’autant plus précieuse que la législation interdit les insecticides de synthèse. Mais la diminution de la biodiversité impacte aussi nos villes et la raréfaction des insectes rend plus difficile la nourriture des jeunes hérissons qui peinent à atteindre un poids qui leur permettrait de survivre à l’hibernation entre novembre et avril.

Le site du sanctuaire des hérissons conseille pour un soutien efficace au jeune hérisson de moins de 500 grammes qui sans cela n’a que trop peu de chance de résister à l’hiver. C’est donc utile en automne et même en début de printemps de leur proposer un petit complément de croquettes pour chat ou petit chien avec une soucoupe d’eau fraîche. Comme 18% des décès semblent dûs aux parasitoses, il est bon d’y apprendre le mode d’emploi des pipettes chaton antivers, antipuces et tiques.

Un réseau national de sauvegarde insuffisant

La Loi protège le hérisson : il est donc interdit de disposer librement d’un hérisson, de le transporter, de le tuer, de le manger, de l’empailler, d’en faire un animal de compagnie enfermé dans l’enceinte de sa propriété et de le mettre en vente.

Malheureusement, en France les conditions de transport et de soin à l’animal blessé sont si restrictives que quand on trouve un hérisson blessé c’est trop souvent de fait un hérisson mort.

Il n’y a que l’école vétérinaire de Maisons-Alfort qui soit habilitée à les soigner en Ile de France mais ce centre de sauvegarde de la faune sauvage (CEDAF ne peut les garder assez longtemps pour qu’ils redeviennent autonomes. En outre, il manque un vétérinaire signalé compétent pour les petits mammifères sauvages en Val d’Oise et le centre d’accueil de la faune sauvage de St Prix inauguré en 2015 ne fonctionne déjà plus.

L’association Faune Alfort qui annonçait en juillet 2018 la création d’un centre de réhabilitation dans le Val de Marne en 2019 constate : " A l’opposé de Maisons-Alfort, le nord-ouest de l’Ile de France est dépourvu de centre de soins, de même que la proche Picardie. Compte tenu de l’éloignement, le Cedaf reçoit peu d’animaux de cette zone (5% viennent du Val d’Oise pour 25% du Val de Marne)."

Quelques pistes d’amélioration

Une évolution règlementaire pourrait s’inspirer de la réussite de l’Angleterre pour sauver le maximum de hérissons blessés. Un statut spécial serait conféré aux nombreux bénévoles qui attendent une formation financièrement accessible pour s’occuper de hérissons convalescents ou trop légers. Car c’est uniquement pour le suivi des soins, conformément aux préconisations vétérinaires, et pour sa réinsertion dans la nature, que cette espèce demande quelques connaissances spécifiques,

Enfin les pouvoirs publics devraient encourager la constitution d’un réseau de vétérinaires libéraux en Val d’Oise concernés par les soins à la faune sauvage : c’est cela qui permettrait aux particuliers d’obtenir une prise en charge compétente sans avoir à se déplacer jusqu’au Cedaf : celui-ci n’aurait à intervenir que si l’animal ne peut pas être relâché dans les 24 heures.

La Ligue pour la Protection des Oiseaux, délégation Ile de France, pourrait selon Faune Alfort être associée à la mise en place du réseau en tant que centre d’appels recevant de très nombreuses demandes de particuliers.

pour en savoir plus :

un cri d’alarme dans un blog du monde en mai 17

lathèsede Pauline Hubert, "Effet de l’urbanisation sur une population de hérissons européens" - université de Reims Champagne-Ardenne, 2008.

plan d’une cabane à hérisson

présentation du fugace centre d’accueil des hérissons de St Prix par le Parisien

le projet pour une nouvelle offre de soinsde l’association Faune Alfort


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