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Sacquer la MJC de Pontoise ou l’aider ?

jeudi 2 avril 2009
par  Patrick Madelin
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Peut-on se passer de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) pour développer à Pontoise une politique culturelle coordonnée en direction des jeunes ?

Sacquer la MJC de Pontoise ou l’aider ?

La MJC se voit proposer par la Ville pour 2009 une convention annuelle de 10 000 € (8 000 € de contribution au fonctionnement et 2 000 € sur projet) pour 2009, en nette diminution par rapport à l’année précédente (-20%).

La majorité municipale, interpellée à ce sujet lors du Conseil Municipal du 26 mars, a choisi de baisser substantiellement sa subvention à un moment difficile pour l’association : le contrat CDD du seul animateur permanent est arrivé à échéance et n’est pas renouvelé, le bureau de l’association change, une baisse de fréquentation est annoncée, due essentiellement à un besoin de révision des tarifs pratiqués pour les activités. Que s’est –il passé ? Pourquoi la Ville se désengage-t-elle ?

La baisse de fréquentation ? Ce ne sont ni la variété des activités (musiques, danses, karaté, atelier photo, ateliers théâtre), ni la capacité des responsables de faire de nouvelles propositions qui font défaut. Des projets nouveaux ont été élaborés mais ne semblent pas avoir retenu l’attention : un festival des arts de la rue, des repas de quartier, une contribution à la Semaine du développement durable. L’atelier de dessins manga a dû en revanche être fermé à cause d’un tarif trop élevé, malgré un vrai public...

Alors que l’association demandait de bénéficier du même montant que l’année précédente ou d’en augmenter le montant total jusqu’à 15 000 €, elle se trouve obligée de se tourner vers le Conseil Régional pour obtenir un nouvel emploi permanent car elle n’a pas les moyens financiers de le prendre en charge. Elle se voit également contrainte de réduire le périmètre de ses activités en fonction des aléas des subventions municipales.

Il faut en plus souligner que, malgré plus de 40 ans d’existence, la contractualisation année par année réduit considérablement la visibilité de ses responsables sur les engagements possibles au-delà du mois de décembre. Et cela bien que l’activité associative soit inévitablement calée sur l’année scolaire. Pourtant, d’autres associations bénéficient de contrats d’objectifs et de moyens étalés sur trois années.

Depuis trop longtemps l’association MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) est considérée à Pontoise comme une simple association, bénéficiant même du « privilège » de locaux dédiés. Sa vocation de centre socioculturel pour ceux qui n’ont pas de maison de quartier, sa mission d’éducation populaire pour les jeune adultes appelés à l’autonomie, ne sont pas soutenues à la hauteur des enjeux.

Une politique de la Ville menée dans le contexte actuel de difficultés sociales et de crise économique, constatant la difficulté de toucher le public des grands adolescents et jeunes adultes, devrait au contraire s’attacher au développement des offres à leur destination dans les domaines de la culture, de l’animation et du sport. Ce serait tirer la Ville et ses habitants vers le haut.

Nous ne pouvons que constater que l’action de la Ville pour la MJC et son public potentiel est à courte vue. A force d’émonder un arbre, on finit par l’empêcher de vivre. Surtout en période de grands froids et de gel.

Patrick Madelin


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