Une gestion de la dette fragilisée

L’actualité mondiale de l’économie et de la finance et l’importance accordée aux agences de notation surdéterminaient l’évaluation des besoins et les priorités de la ville. C’était le postulat de départ du DOB. Patrick Madelin a rappelé à cette occasion que Pontoise est aussi touché par des emprunts variables soumis aux aléas des marchés. C’est par exemple l’emprunt Dexia de 3M€ sur 18 ans, fléché pour l’acquisition de la Banque de France, dont le taux de remboursement, lié à la parité Euro - Franc Suisse, est passé de 3,63% à 5,96%, soit une augmentation du remboursement des emprunts de plus de 64% des 175 000€ prévus au budget. Ou une opération de réaménagement de la dette en 2006 d’un montant initial de 6M€, qui peut être modifiée en fonction de la parité de l’Euro et passer du taux de 4,1% à celui de 6,17%. C’est au total plus de 8M€ sur un total de 20M€ de dettes qui mériteront une attention accrue dans les prochaines décisions budgétaires.

Le grand argentier M. Seimbille, premier adjoint en charge des finances, qui joue les père-la-rigueur et met un point d’honneur à contrôler la dette et même à donner des leçons de gérance à l’opposition, pourra reconnaître à cette occasion que la gestion municipale n’est pas une science exacte. L’expérience prouve que les opportunités de choix financiers d’un jour peuvent être considérés comme des erreurs le lendemain.

Certaines propositions de l’opposition apparaissent progressivement dans les orientations de la majorité : la restauration scolaire, l’augmentation du budget du CCAS, le développement des aides à l’emploi, l’accessibilité, les subventions aux associations… Avec cependant une nuance de taille : l’absence d’indications précises de la manière dont les dossiers seront traités.

M. le Maire, convaincu de sa bonne gestion, a concédé que « le moment venu, on pourra apporter une réponse aux demandes sociales ».

A la recherche de repères pour les jeunes de 15 à 24 ans

La priorité affichée est à l’éducation et la jeunesse : l’accueil de nouveaux écoliers, l’équipement et les travaux dans les écoles, les terrains de jeux et le futur terrain de sport des Louvrais. C’est peu pour une politique menée en faveur des jeunes, notamment les 15-24 ans. Un plan d’actions est pourtant attendu à la suite de l’étude menée par la ville qui faisait apparaître des besoins en matière d’information, d’accès aux réseaux culturels et sociaux, d’emploi, de lutte contre la discrimination. Comme tout est en tout, on nous a répondu que l’augmentation du budget du CCAS, l’ouverture du Caméléon, le maintien du montant des subventions, étaient autant de réponses à cette question. Même M. Bourdou a rappelé l’existence du gymnase des Louvrais, des équipements sportifs et… des projets de crèche. C’est vrai que les bébés sont des jeunes.

Camera obscura

La vidéosurveillance est toujours en perspective. Il n’y a rien de nouveau sur l’efficacité éventuelle d’un tel dispositif à Pontoise, avons-nous dit. « Mais nous n’avons pas pris de décision, nous ne faisons que mener des études de faisabilité avec nos voisins d’Osny et de Saint-Ouen l’Aumône », rétorque le Maire.

Nous avons rappelé que l’enquête de « victimation » menée il y a 2 ans faisait apparaître que des actions de fond et de prévention sociale étaient préférées aux gadgets : le renforcement des animations à l’égard des jeunes et l’augmentation du nombre d’éducateurs spécialisés. Peu de Pontoisiens estiment prioritaires la vidéosurveillance (27%) ou l’augmentation des effectifs de police municipale (30%). Pourquoi persister dans cette voie ?

Un simple catalogue d’intentions

En somme, le DOB n’est pas formulé en objectifs quantifiés ni assorti des précisions qui permettraient d’en débattre. En plus, des projets urbains structurants de Pontoise sont étonnamment absents de ce débat : la zone de la Gare, la friche Delarue, par exemple. On nous répond qu’ils n’ont pas d’impact budgétaire cette année. On n’y fait donc aucune étude ?

Le renouvellement du Conseil Communal des Jeunes : l’émergence des candidatures à un plus grand nombre de jeunes conseillers sera incitée par appel à projet...

Audrey Debruyne a relevé que l’élection se tiendra en mars 2012, soit au dernier trimestre scolaire et s’est inquiétée « de perdre les jeunes » pendant les vacances. Elle a proposé que la programmation culturelle de l’été soit l’occasion pour les jeunes élus de s’impliquer davantage dans les événements tels que les séances en plein air du jeudi soir ou les animations de la bibliothèque. D’un côté les jeunes disent qu’ils n’ont rien à faire à Pontoise, de l’autre la trêve scolaire estivale n’est pas assez mise à profit. Le Maire a convenu de l’intérêt de cette proposition et s’est retourné vers l’adjoint à la Culture pour qu’elle soit étudiée. Nous avons voté pour cette décision.

Une nouvelle signalétique sans nouveau plan de déplacement et de circulation ?

Bénédicte Ariès est intervenue lors de la délibération sur une seconde phase d’un marché, passé avec Egis Mobilité, pour l’étude d’une signalétique spécifique à Pontoise : normalisation des parcours des voitures, fléchages des sites remarquables et des commerces. Plus de 44 000€ seront dépensés sur cette étude, mais nous n’avons aucun retour sur les résultats de la première phase. De plus comment flécher la ville en l’absence d’un plan de circulation ? Comment se mettre en cohérence avec les communes de l’agglomération ? Comment donner une indication aux piétons arrivant par la gare pour se rendre au Tribunal, à l’hôpital ou tout simplement pour visiter Pontoise ? Un futur schéma directeur de la signalétique ne peut être en direction exclusive des parcours automobiles. Il devrait procéder d’un vrai plan de déplacement et de circulation adapté aux évolutions récentes et futures de la ville de Pontoise, être en cohérence avec la signalétique des communes riveraines, et être complété d’une signalétique adaptée aux piétons. Sinon, n’est ce pas mettre la charrue avant les bœufs ? Nous nous sommes abstenus au moment du vote de cette délibération.