Le ministère de l’écologie n’écoute que le lobby de la chasse
Le constat des « chiffres-clés de la biodiversité » sur 2018 qu’ont publié en début 2019 le Commissariat général au développement durable, l’Agence française pour la biodiversité et l’Observatoire national de la biodiversité est terrifiant. C’est plus d’un quart (26 %) des espèces évaluées qui risquent d’être purement et simplement rayées de la carte au niveau national.
Le vison d’Europe, le lynx boréal, le bouquetin ibérique, le mouflon d’Arménie, la grande noctule, le globicéphale noir, la bécassine des marais, le bruant ortolan, la pie-grièche à poitrine rose, le gypaète barbu, la grenouille des champs, la tortue d’Hermann… ne sont que quelques exemples des espèces bientôt disparues dans notre pays.
Pendant ce temps plutôt que de lutter contre cet appauvrissement le ministère de la Transition écologique et solidaire consulte sur la liste des animaux dont la destruction sera autorisée pour éviter d’éventuels dégâts.
La nouvelle mouture de la liste des futures victimes est une copie quasi conforme de la liste en cours de 2015 à 2018. Le renard, la fouine, la marte, le putois, la belette le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, l’étourneau sansonnet et le geai des chênes sont de nouveaux les ennemis à abattre. Sans surprise le projet a fait l’objet d’un vote favorable à la majorité de la part du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage le 6 mai 2019, les chasseurs étant trop heureux de poursuivre leur oeuvre de destruction de certains concurrents amateurs de gibier.
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Une menace supplémentaire de la biodiversité
Hors quand on analyse les causes réelles de la perte de biodiversité dans notre pays. Que trouve t on ? Les renards, martes, belettes et putois ? Bien sur que non car les véritables causes sont les activités humaines comme l’agriculture industrielle, l’extension des zones habitées et la chasse, de même que leurs conséquences comme le réchauffement climatique, la perte des habitats et la pollution. Le principal nuisible pour l’ensemble de la biodiversité n’est autre que l’homme.
Dans ces conditions continuer à publier une liste des animaux que l’on considère "nuisibles" cachés sous le terme « susceptibles d’occasionner des dégâts », ce qui va à l’encontre de toutes les études scientifiques sérieuses, dans le seul but d’autoriser des opérations de destruction est une ineptie. D’autant plus que ces mesures se cumulent à des prélèvements de ces espèces déjà effectués par la chasse. On détruit les écosystèmes concernés sous prétexte de protéger la flore et la faune. Les chiffres retenus pour définir une espèce abondante, pour laquelle ont peut procéder à une destruction massive, sont ridicules : prélèvement d’au moins 500 individus par an. Cet arrêté prévoit même que renard, pie bavarde, belette et autres mustélidés peuvent être tués à proximité des enclos destinés aux lâchers de gibier et dans les territoires où les chasseurs mènent des actions pour favoriser leur gibier préféré. En fait bien que l’on s’en défende ce décret organise la disparition des espèces concernées sous prétexte qu’elles peuvent causer des dégâts et nuire au loisir de la chasse.
Lorsque l’on aura détruits les renards, les fouines, les martes, les putois et les belettes on sera obligé de rajouter sur la liste les animaux dont la population est régulées par ces prédateurs comme les campagnols et autres micro-mammifères. Ce sera la même chose pour le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, l’étourneau sansonnet et le geai des chênes qui ont tous un rôle clé dans notre écosystème.
Il faut supprimer cette liste qui n’est que l’héritage d’un temps ou l’homme détruisait tous sans se douter des conséquences de ses actes et rebâtir une biodiversité qui s’appauvrit de jour en jour.
Vous pouvez aussi contribuer rapidement en utilisant le formulaire de l’ ASPAS : Association pour la protection des animaux sauvages.
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