Un écart resté faible
Élue avec, 53 % des voix dans la 1re circonscription du Val-d’Oise, Émilie Chandler, la représentante de la majorité présidentielle (Ensemble !, Lrem), a devancé Leïla Ivorra, la candidate Nupes-Lfi (47,47 %).
Le second tour de cette élection restait très incertain pour notre 1re circonscription du Val d’Oise malgré l’avance de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (11 230 suffrages) sur la challenger de la coalition pro- gouvernementale Ensemble (9 472 voix). L’avance de 1 758 voix était trop faible pour contrer le fort report des voix du RN et de LR sur la partie semi rurale, bordée par les départements de l’Eure et de l’Oise qui s’affirment de plus en plus comme des bastions RN.
Cette inversion des résultats au 2nd tour confirme la sociologie d’une circonscription taillée sur mesure pour les conservateurs. Les villes moyennes veulent du changement, les bourgs et villages non, leurs électeurs dussent-ils au deuxième round soutenir la candidate d’un gouvernement dont leur parti a largement dénoncé le bilan .
Les artistes du découpage électoral de la loi no 86-1197 du 24 novembre 1986 ont toujours veillé à garder ce subtil équilibre y compris pour l’agglomération de Cergy-Pontoise. Ainsi l’Isle-Adam traditionnellement conservatrice permet de garder la 2e circonscription, celle de St Ouen-l’Aumone , Eragny et un demi-Cergy dans la majorité gouvernementale derrière un Sénateur ex-PS : Son député LRem ex EELV avait su suivre le même parcours politique efficace en 2017. La bataille démographique penche maintenant vers la gauche pour la 10e circonscription (Cergy-Nord, L’Hautil et Neuville-sur-Oise) dont le député maintenu se réclame du pole écologiste de la Nupes.
Un ex-député sorti qui reste aux aguets
Notre ex-député Antoine Savignat n’a donc pas été suivi quand il a suggéré à ses électeurs du premier tour de voter Nupes en tablant sur une réélection rapide, lui permettant une élection de rattrapage. Tablait-il sur une annulation en cas de victoire de la Nupes contre laquelle il aurait relevé quelques irrégularités comme en 2017 ou tablait-il sur une dissolution de l’Assemblée nationale par un Président supportant mal d’avoir perdu le « chèque en blanc » d’une majorité absolue de son parti ? L’avenir seul nous dira si c’était un pari gagnant …
Soyons sûrs que, comme annoncé, Antoine Savignat reste au taquet et chalutera ce Vexin qui fait ou défait les députés de la 1re circonscription du val d’Oise.
Une Nouvelle union qui doit tirer la leçon de cette expérience
Si Leila Ivorra gagne à Pontoise par 416 voix d’avance, comme elle a gagné dans les villes moyennes de Persan, Beaumont et dans les petites villes de Bruyères ( 4347 habitants) et Bernes (2733 habitants), toutes villes "sur-’Oise, c’est avec l’appui des petites communes ( 75/84 communes) qu’Emily Chandler a beaucoup courtisées pendant sa campagne que la nouvelle députée a gagné. Il faudra à l’avenir que la Gauche en fasse autant en y activant mieux ses contacts : ce sont elles qui font pencher la balance sur notre circonscription.
Résultats détaillés de Pontoise
A l’analyse par bureaux de vote on notera que seuls quatre bureaux ont mis Emilie Chandler en tête. Le type de logement s’y lit très bien : le 3, bureau de la Maison des Associations et le 12 du groupe scolaire Eugène Duchet qui représentent les quartiers pavillonnaires en dessous du plateau des Louvrais, le 4 à l’Hermitage pour le quartier du Chou qui se vit très vexinoirs et le 12 aux Cordeliers, versant d’Ennery, traditionnellement conservateur. L’abstention est restée majeure sur les bureaux de l’école Ludovic Piette avec le record quasi traditionnel du bureau 13 (les Hauts de Marcouville) à 71%.
Le vrai gagnant au niveau national hors l’abstention : le RN
L’abstention massive des jeunes reste uniformément répartie sur l’éventail politique.
Les électeurs de gauche ne sont guère plus nombreux qu’en 2017 et c’est l’organisation en union à gauche ; avec échec des candidatures dissidentes qui a permis de varier les couleurs et la sociologie de cette nouvelle assemblée nationale. Les votes populaires restent au RN.
Une analyse des reports nationaux :
C’est la désaffection de la notion de barrage à l’extrême-droite qui a généré des gains en faveur du Rassemblement National : plus de 50 circonscriptions RN ont été gagnées à moins de 51% :. L’effet épouvantail d’extrême gauche symbolisé par Mélenchon semble avoir poussé trop de centristes et socialistes (18% des reports) selon Brice Teinturier lors de l’émission de C dans l’Air du 20 juin à préférer un député d’extrême droite au risque d’un Parlement jugé trop d’extrême gauche.
Avec ces comportements, les valeureux électeurs dit de « centre gauche » auront par leur choix contribué au maintien des projets macroniens de retraite, police, budget , politique agricole et énergétique. Ces projets socialement et écologiquement dangereux ne poseront pas grands problèmes à leurs nouveaux députés RN.
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