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LINKY, mensonges et risques

jeudi 8 mars 2018
par  Bénédicte ARIES
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En juillet 2016 l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) mettait en garde sur les conséquences de l’exposition aux radiofréquences sur la santé des enfants, et préconise « un usage modéré et encadré » de tous les objets connectés, dont les compteurs communicants.

En février 2018, la Cour des Comptes critique le compteur électrique LINKY déployé par ENEDIS recommandant entre autre d’établir un protocole de refus pour les personnes sensibles aux champs électromagnétiques et pour celles qui refusent de communiquer leurs données personnelles.

Au vu de ces rapports, les communes devraient réagir en soutenant le choix de leurs habitants et en protégeant leurs écoliers.

Linky : pas indispensable et collectivement coûteux

ENEDIS déploie actuellement en prétendant une obligation absolue des compteurs intelligents dits « Linky ». Prévus par une directive européenne de 2009, qui demande le déploiement d’un compteur permettant la participation active du consommateur, pour harmoniser le marché intérieur de l’électricité, ces compteurs communicants ont pour objectif premier de réguler la production et l’investissement et les pointes de consommation d’électricité.

Ils le font, mais pour cela ERDF n’a pas besoin de connaitre la consommation par logement, celle du concentrateur de quartier suffit.

Ces compteurs sont présentés aux particuliers comme gratuits et leur permettant de suivre gratuitement leur consommation d‘électricité à J-1, pour mieux la maitriser et réduire leur consommation d’énergie.

Ils ne le font pas car le Linky ne propose pas d’affichage dans l’habitation, pas non plus la consommation en temps réel et n’indique pas le montant en euros de sa consommation. D’autres compteurs proposent gratuitement aux Anglais qui le souhaitent un affichage dans l’habitation de la consommation en temps réel, en MWH et en prix. De fait le compteur Linky ne respecte pas la directive européenne.

Quant à leur prétendue gratuité, ce 7 février 2018, la Cour des comptes a rendu un rapport à charge contre le compteur électrique Linky déployé par Enedis. Ce rapport met en lumière les mensonges communiqués par Enedis pour justifier son compteur ainsi que les montages financiers utilisés à son seul avantage. Elle demande en conséquence la révision des rémunérations d’Enedis, la réduction du coût pour le consommateur et la mise en place d’outils pour que les usagers soient actifs de leur consommation. L’association Que choisir a dénoncé ce racket et lancé une pétition :Linky Refusons de payer pour Enedis !

Linky et la santé

Le vendredi 8 juillet 2016 l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a souligné dans son rapport d’expertise sur l’exposition aux radiofréquences et la santé des enfants « des effets possibles sur les fonctions cognitives et le bien-être », et préconise « un usage modéré et encadré » de ces technologies. L’Anses demandait aussi de réévaluer la pertinence du débit d’absorption spécifique (DAS) utilisé pour l’établissement des valeurs limites d’exposition des personnes dans le but de lutter contre les effets délétères des radiofréquences sur la santé. Pour le compteur Linky les interrogations sur les ondes émises par le courant porteur en ligne dans l’habitation, par le compteur et le concentrateur sont donc légitimes.

Téléphone sans fil et portable, compteurs communicants et tout autre objet connecté mis bout à bout, ne font qu’augmenter le brouillard d’ondes dans lequel nous vivons, et qui est déjà bien saturé en extérieur par l’accès à la wifi dans de plus en plus de lieux publics, et l’accès à la 4G presque partout.

De plus en plus de personnes se révèlent électro hypersensibles, ce qui est extrêmement handicapant dans nos villes. De plus en plus de médecins et de scientifiques constatent concrètement l’impact sanitaire des ondes électromagnétiques.

ENEDIS a déjà été contraint par la justice à Grenoble et à Toulouse de ne pas installer le compteur LINKY et même de remettre l’ancien compteur chez des personnes opposées pour des raisons de santé.

Tout cela semble justifier que sans attendre une explosion du nombre d’électro-hypersensibles, on minimise par précaution dans les écoles l’exposition des enfants aux ondes électromagnétiques. Leur cerveau et leur système nerveux y sont bien plus vulnérables en effet que celui des adultes. C’est une responsabilité municipale que d’y interdire les objets connectés…

L’action des politiques

Quand on ajoute à cette étude de l’Anses que depuis 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS a évalué que les ondes électromagnétiques venant des téléphones portables étaient des » cancérogènes possibles » (catégorie 2B) il est plus que temps pour toutes les institutions de minimiser l’exposition générale de la population aux ondes. C’est une question de santé publique.

Selon Michèle Rivasi, députée européenne et fondatrice du CRIIREM (Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques : la gravité de cette pollution électromagnétique est largement sous-estimée en France « Alors qu’on observe dans certaines communes françaises, des pics d’exposition jusqu’à 10 volts par mètre (V/m), il est grand temps que la France applique les recommandations du Conseil de l’Europe qui demande de fixer à 0,6 volt par mètre (V/m) la limite réglementaire. » Et elle rappelle qu’ »Une limite avait été proposée par la députée Laurence Abeille dans son projet de loi sur les ondes en 2015 mais que les députés Les Républicains s’y étaient opposés. »

L’intervention des associations et des parlementaires a fait qu’ERDF (devenue ENEDIS) s’est engagée à donner la possibilité pour les personnes électro hypersensibles de refuser ce compteur, quand il est à l’intérieur de leur habitation.
Selon le site Stop-Linky.fr, quand le compteur a été posé, et qu’il pose un problème de santé, il est conseillé d’écrire à l’ARS pour signaler sa situation concernant l’électro-sensibilité… Chaque courrier fait semble-t-il, du moins à Rennes, l’objet d’une réponse qui précise la marche à suivre pour retrouver son ancien compteur.

Linky et la vie privée

Le dernier problème soulevé par ce compteur Linky est celui de la protection des données personnelles de consommation.

Si l’accès en temps réel de la consommation électrique est utile au distributeur d’énergie, la récolte des données par ces compteurs aboutit à un profil des consommations des habitants du foyer. Sans intérêt pour celui-ci, elles ont une valeur commerciale car ce sont des données qui sont très alléchantes pour cibler des offres publicitaires.

Comme il n’est actuellement pas possible de s’assurer que les distributeurs d’énergies ne feront pas usage de ces données dans un sens contraire aux souhaits du consommateur, le rapport de la Cour des comptes préconise la rédaction d’un protocole de refus pour les personnes qui ne veulent pas communiquer leurs données personnelles.


Pétition de l’association Que choisir : Linky Refusons de payer pour Enedis !

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