Depuis neuf ans la gestion des transports des personnes a enfin été basculée de l’État à la Région Ile-de-France (la dernière) sans dotation dédiée. Cela a poussé la Région à recourir à l’emprunt bancaire, car, selon Michèle Loup, elle s’est refusée à l’emprunt populaire que proposaient les écologistes.
Ali Soumaré indiquait que la Région y avait consacré 8,6 milliards d’euros et que plus de transports, c’était positif. Laurent Dumont estimait que l’Ile-de-France avait bien progressé depuis sa prise de responsabilité et ne déméritait pas face à d’autres régions métropolitaines dans le monde. Il soulignait que « la déshumanisation des services de transports est un vrai problème » et qu’il faudrait d’autres dispositifs que la médiation d’emplois d’avenir pour remédier aux difficultés que pose l’absence de personnel dans les transports en commun, les gares et stations de métro.
D’autres participants ont exposé que les transport en commun en Ile-de-France ne se limitaient pas aux voies ferrées et que l’enfermement des jeunes des zones rurales était un obstacle à leur formation comme à leurs loisirs. Malgré les sommes dépensées, il faut encore 2h25 pour aller de la Roche-Guyon à Cergy-Pontoise.En plus de ces critiques de réseaux pensés ferroviaires et restés concentriques, Laurent Dumont a rappelé les très longs délais de réalisation des tangentielles ferrées qui sont en cours (réouverture des anciennes lignes de grande ceinture).
Michèle Loup a rappelé que le terme d’ "attractivité régionale" avait été négocié en 2004 pour éviter le terme de "compétitivité" sous entendu avec les autres capitales européennes, ce que réfutaient les écologistes. Elle a dénoncé que les camions de différentes compagnies nationales se croisent sur les routes pour nourrir chacune leur « hub » (nœud de transport aérien) national et que cette compétition intra - européenne polluait l’atmosphère et avait de graves conséquences sur le climat.
Patrice Lavaux a contesté le choix politique de continuer à développer un transport routier si polluant. Maintenir le financement de ces tronçons de 12 et 20 km de bouclage routier et autoroutier que sont le BIP, ex-Boulevard Intercommunal du Parisis, et l’A104 (dont les coûts kilométriques explosent), nuit à la nécessaire réalisation de lignes de transport en commun et de modes de fret alternatifs à la route ferroviaire et fluvial dans l’ensemble de la Région...
Une participante, Jacqueline Lorthiois, socio-économiste, dénonçait le concept de Grand Paris comme étant d’abord un projet de transport entre grands pôles économiques auquel la gauche n’aurait fait que rajouter des gares intermédiaires avec zones d’urbanisation attenantes. En outre à la fin du bouclage de ces nouvelles lignes « en grand huit », l’augmentation du besoin de transport l’aura déjà rendu insuffisant tout en maintenant le déficit de transport entre pôles d’habitat et pôles d’emploi et de formation. L’aménagement du territoire doit rendre la plus courte possible la distance entre habitat et emploi/formation... Viser à mieux relier la Défense à Roissy alors que cela ne concerne que 3% des besoins quotidiens de déplacements en Ile de France est pour elle un non-sens.
Pour en savoir plus :
les projets interbanlieues : http://www.tangentiellenord.fr/ et http://www.tangentielleouest.fr/
le projet de l’A104 et sa contestation : https://www.debatpublic.fr/projet-prolongement-francilienne-a-104-cergy-pontoise-a-poissy, http://www.francilienne.net/Actualites/Actualites.html
le débat public sur le BIP dit avenue du Parisis : http://www.debatpublic.fr/projet-damenagement-lavenue-du-parisis-val-doise
