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Décrochage scolaire : qui sont les décrocheurs ?

mardi 8 novembre 2016
par  Bénédicte ARIES , Gérard Bommenel
popularité : 6%

A entendre les professionnels de l’éducation et les divers témoins de Pontoise de Cergy-Pontoise et environs lors de notre table ronde du 13 octobre 2016, il n’y a pas de profil prédéterminé du décrocheur scolaire.

Milieu culturel, milieu social, facilité ou difficulté de compréhension, accident de la vie, poids des attentes de la famille, aucun élément ne suffit à lui seul à faire le décrocheur. L’INSEE qui étudie l’ensemble des populations y voit néanmoins un fort impact du milieu social.

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Selon Driss Rigalma, professeur et référent décrochage scolaire Collège Parc aux Charrettes, le signe principal du décrochage au niveau collège est l’absentéisme. Il y a les décrocheurs transgressifs qui refusent les codes. Mais il y a des décrocheurs moins visibles. Ceux dont l’origine ethnique est un handicap, car ils n’ont pas les clés culturelles, ceux ayant un projet trop ambitieux pour leurs capacités. Il y a enfin les décrocheurs intérieurs qui rêvent discrètement. Cela semble sans lien systématique avec le milieu social : on peut avoir des décrocheurs issus de milieux favorisés CSP +.

Pour Ernesto Vidal, professeur et référent Décrochage scolaire au Lycée Pissarro, "si au lycée beaucoup d’élèves décrochent leur attention des cours, ils ne décrochent pas d’un projet scolaire pour autant" Sur une année de lycée il y a 40 élèves à risque de décrochage mais seulement 5 décrocheurs".
"Les élèves nous provoquent et nous incitent ainsi à les prendre en compte. Tout le travail que l’on fait est au niveau des signes de décrochage. On travaille avec ces décrocheurs dans le cadre de la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MDLS). On nous a donné cette mission mais elle est très difficile. Les facteurs de risques de décrochage sont multiples les difficultés familiales, l’entourage extérieur, l’isolement, la démotivation scolaire ou l’élève qui comprend trop vite ou pas du tout."

Clément Delacroix, professeur SVT au lycée Kastler, présente le Lycée de la nouvelle chance. "Au LNC nous aidons 80 élèves de 17 à 25 ans ayant arrêté l’école au moins 1 ans et au plus 4 ans et qui viennent reprendre l’école. Le challenge c’est de raccrocher puis de tenir bon dans la durée. Ceux qui reviennent chez nous n’ont pas été complètement déçus". A la source de leur décrochage il y a sur-représentation des facteurs familiaux mais aussi des facteurs internes, physiques ou psychologiques, et pour les causes scolaires des facteurs relationnels avec camarades ou enseignants et les revenants d’une orientation ratée. Les plus dégoûtés par l’école ne reviennent pas au LNC.

Etienne ancien élève du LNC à 20 ans après décrochage à 16, témoigne de son ressenti personnel. Enfant d’enseignant, il n’avait pas été repéré comme décrocheur potentiel.. Jamais à l’aise scolairement, il a attendu en rêvassant de pouvoir arrêter dès ses 16 ans, au cours d’une deuxième 2nde générale "pour forcer une réorientation". Son essai de réorientation professionnelle "raisonnable" fut un échec. Il n’a jamais pu y remédier en intégrant un lycée de son choix. C’est que sorti du cursus standard, il n’était plus accepté nulle part.

Christian, psychomotricien et père d’un décrocheur d’actuellement 35 ans évoque le choix de son fils de quitter le lycée avant le bac. "Mon fils vous dirait vive le décrochage ! Et pourtant j’étais très inquiet de sa décision. Il n’a jamais raccroché et gagne sa vie avec sa passion : le théâtre." Il souligne que le décrochage "s’inscrit aussi dans le social", qu’il manque un "sas entre la vie et l’école", qu’il y a "cette angoisse que l’on a par rapport au cursus scolaire des enfants : c’est de plus en plus dur. Il y a un marasme du système pour lequel il y a des questions à se poser." .

Une mère résidente du grand ensemble proche, qui a élevé seule ses garçons, tous décrocheurs, témoigne : "aucun de mes trois fils n’a accepté de finir le lycée malgré mon soutien à leurs études. J’avais toujours soutenu les positions des professeurs, et ils me l’ont reproché plus tard".. Elle souligne qu’au lycée "les classes sont trop chargées et il y a la barrière du langage et parfois de la langue". Ses enfants se sont épanouis dans la vie professionnelle et certains ont pris des responsabilités sociales et culturelles par les associations, sportives notamment.

Voir en PJ quelques éléments d’analyse INSEEsur la question sociologique

Et pour aller plus loin, voir également une grille de repérages des décrocheurs collégiens


Documents joints

grille de repérages des décrocheurs collégiens
grille de repérages des décrocheurs collégiens

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