La gouvernance de l’intercommunalité en question
Comment défendre les intérêts des Pontoisiens dans le contexte d’une intercommunalité de plus en plus forte ? L’échelon communautaire est indispensable : Cergy Pontoise regroupe sur la même surface que les vingt arrondissements de Paris 13 communes avec des services de grande ville, pour dix fois moins d’habitants. Il n’y a pas qu’une administration aux commandes, il y a aussi un conseil d’agglomération qui fait des choix : les 8 élus délégués par la majorité pontoisienne n’en débattent jamais considérant manifestement que cela ne concerne pas le Conseil municipal. Il y a là un double langage, rien n’étant accepté comme de la responsabilité de la ville, qu’il s’agisse des services publics, de l’éclairage, des transports, du tri sélectif, du tourisme...
La gouvernance actuelle de l’agglomération est insatisfaisante avec des représentants communaux des diverses majorités politiques des 13 communes. Il n’y a pas de projet commun débattu publiquement avant les élections. Nous regrettons aussi la prééminence de la ville la plus peuplée : Cergy qui compte 55 000 habitants.
Lors de l’élection de mars 2014, les premiers élus de la liste majoritaire représenteront la ville au Conseil communautaire. C’est déjà souvent le cas. Le seul vrai changement sera à Pontoise un siège réservé pour la minorité.
En attendant les élections de 2020 qui pourraient voir progresser la démocratie, avec une élection au suffrage direct au conseil communautaire, l’agglomération continuera à prendre une place de plus en plus importante et il faudra travailler avec les outils en place.
Sans contester la nécessité de mutualiser avec l’agglomération de plus en plus de services lourds, (l’assainissement depuis longtemps, l’eau depuis 2009, la collecte et le traitement des ordures ménagères, le chauffage et l’éclairage urbain), nous voulons éviter que la ville de Pontoise ne se fonde dans un ensemble trop vaste, perdant son caractère et sa spécificité.
Malgré l’extrême encadrement de l’aménagement urbain et du logement dans le contexte du pôle Confluence, du Grand Paris et du cadre régional, il y a des marges de négociation. Nous contestons le double langage permanent à Pontoise. Ainsi dans la rénovation du quartier Grand Centre de Cergy (les environs de la dalle, du centre commercial et de la Préfecture), la majorité actuelle boude le lien passerelle au-dessus de l’autoroute qui permettra à terme d’élargir la centralité d’agglomération jusqu’à la gare de Pontoise via la ZAC Bossut et jalouse les nouveaux espaces verts. Elle dénonce une densification obligatoire du futur quartier, alors qu’elle l’a acceptée en demandant un label « Nouveau Quartier Urbain ». La même majorité organise en parallèle une urbanisation forte des quartiers Gare, Delarue, en se plaignant du déficit d’espaces verts par habitant à venir.
Une problématique de ville nouvelle
Le cumul des projets devraient conduire Pontoise à une augmentation de 20% de ses habitants dans les 10 à 15 prochaines années, essentiellement sur une zone allant de l’autoroute A15 à la rue Séré Depoin en face de la gare.
C’est là que réside le gros enjeu de la gestion municipale à venir : il faut tout anticiper pour éviter de créer une cité dortoir ici, un ghetto de seniors aisés là, un parking à étudiants ailleurs, avec de nouveaux habitants, sans interactions citadines et citoyennes.
Le besoin de proximité dans la vie municipale
Avec la réforme des collectivités territoriales, la fonction municipale se concentrera toujours plus sur une fonction de proximité, à l’écoute des besoins des habitants, dans chaque quartier.
Il faudrait de vrais débats municipaux sur la culture pour tous (qui ne devrait pas se confondre aux seuls festivals et événements), sur la politique sportive, sur la politique éducative, sur les transports internes à la ville, sur ce qui fait que des quartiers s’ignorent complètement alors que nous sommes tous Pontoisiens.
Nous n’avons que très rarement parlé de la crise économique et du chômage en Conseil municipal et en quoi elle touche les plus fragiles (20% de chômage chez les jeunes 18-25 ans, toujours les moins bien formés, les moins soutenus par un réseau familial). Elle impacte aussi les seniors qui ne sont pas tous d’heureux retraités. Elle impacte enfin lourdement les familles monoparentales. Nous savons que l’accroissement attendu dans la population pontoisienne (de 8 à 10 000 habitants supplémentaires) demande d’anticiper les besoins de la collectivité tout en poursuivant la gestion à court terme.
Nous voulons refuser le pouvoir autocratique du Maire et introduire de nouvelles formes de démocratie directe, autres que des réunions de quartier très directives et purement informatives menées par la majorité en année pré-électorale.
Nous voulons valoriser la position géographique et historique de la ville, qui fait la variété de son patrimoine architectural et humain. Nous voulons promouvoir son attractivité et favoriser le « vivre ensemble ». Pontoise de demain doit aussi se préparer avec les habitants d’aujourd’hui, non seulement pour éviter que de nouveaux quartiers leur demeurent étrangers mais aussi pour que les projets améliorent la vie de tous sur toute la ville, avec une politique plus solidaire, plus écologique, plus civile et dynamique.