Les adolescents en malaise et les jeunes adultes en difficulté d’insertion sociale sont la cible privilégiée des recruteurs terroristes sur internet. Une campagne de témoignages de parents et de proches de jeunes embrigadés est en ligne. Elle presse les familles, les amis, les éducateurs et tous les proches de jeunes à agir sans attendre en contactant le centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation au 0 800 005 696 ou en se connectant sur www.stop-djihadisme.gouv.fr.
Voici quelques témoignages de familles de jeunes partis en Syrie sous l’influence des recruteurs : il suffit de cliquer sur le lien pour prendre connaissance de ces témoignages émouvants.
Baptiste est le père de C. Sa fille n’avait pas dix-sept ans quand elle est partie, emmenée par son petit ami rencontré sur un site de rencontres. Ce jeune, vivant en banlieue parisienne, est devenu, au fil de son embrigadement, Abdoul Wadoud, un des porte-parole de Daech à la frontière irako-syrienne. Sur internet, il s’en prend aux « judéo-croisés » et aux incroyants. « En fait de monde meilleur, je pense qu’elle a trouvé l’enfer. On nous a volé notre enfant », lâche Baptiste en évoquant la situation.
Véronique est la mère de Quentin, 22 ans. Elle se refuse à condamner son fils qui, au travers de sa conversion, recherche une nouvelle identité, sa « Terre Promise », comme elle le dit. Cette mère veut croire qu’il va bien, qu’il n’a pas pris les armes. Et qu’elle le reverra bientôt, malgré les aléas de la guerre qui fait rage. « Il souffre de nous faire souffrir, je l’entends dans sa voix les rares fois où je lui parle » confesse-t-elle
Jonathan est vigile dans une grande surface. Sa sœur Sarah a disparu en mars 2014, elle avait 17 ans. Il cherche à maintenir un contact coûte que coûte. En évoquant ce que sa sœur vit, il s’indigne :
« Au téléphone, elle me dit de ne pas m’inquiéter, qu’elle mange bien ! ... Pour un peu, elle nous ferait croire qu’elle est au Club Med. On ne sait pas si elle est avec Daech ou le Front al-Nosra, mais pour moi, c’est du pareil au même, le contraire de la foi. Ils tuent des gens dans les mosquées ! ... on n’a pas lu le même Coran ».
Saliha a vu son fils, Sabri, 19 ans, partir en août 2013 « au pays de Cham », ce qu’il rêvait comme la terre sainte de l’antique Syrie. Son mari et elle ont reçu un appel quelques semaines plus tard, une voix anonyme leur assurant qu’ils pouvaient être fiers, que leur fils était mort en martyr. « Avant même qu’il meure, il était mort pour moi », dit-elle. À Bruxelles où elle vit, elle a créé SAVE (Society Against Violent Extremism), un réseau de parents .