l’Europe ne doit pas être un vaste marché (Intervention de Christophe Castaing, NPA)

vendredi 5 juin 2009
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Intervention de Christophe Castaing ( NPA)

Tout d’abord Le NPA tient à rappeler que la liste « Pontoise à Gauche Vraiment » a été constituée par le NPA et par les membres du Comité Unitaire Anti Libéral de Pontoise, suite à la campagne pour le non au référendum sur la Constitution Européenne.

Le NPA ne pense pas que ce débat est dépassé et il continue de juger d’actualité le refus de la Constitution Européenne, comme du traité de Lisbonne.

Pourquoi ce grand désintérêt annoncé pour ce scrutin européen ?

La grande masse de la population, qui ressent pleinement les effets de cette crise immense, profonde, majeur et peut être sans précédent du Capitalisme, a du mal à voir la défense de ses revendications au travers de la politique menée par les gouvernements au travers de la Commission Européenne. Elle perçoit par contre pleinement, comment depuis des dizaines d’années, la commission européenne et le parlement européen ont servi de lieu de consensus entre les divers droites et la Social démocratie européenne pour uniformiser dans tous les pays des politiques libérales agressives contre les droits des travailleurs, les services publiques. Bref la généralisation de la « concurrence libre et non faussée » dans toutes les sphères de la vie publique et économique.

La socialisation des pertes et la privatisation des profits

Prenons quatre exemples dans la vie de Pontoise et de la ville nouvelle qui montrent l’écart entre d’une part les politiques voulues par les gouvernements et la commission européenne et d’autre part les aspirations et les luttes :
-  Le droit à la santé pour tous : le comité de défense de l’hôpital de Pontoise nous explique pourquoi ce droit est remis en cause. Le développement de la Clinique Sainte Marie sur le porche de l’hôpital de Pontoise nous montre comment cela marche. On retire des moyens à l’hôpital publique, on généralise le mode de rémunération à l’acte. Au nom de la « concurrence libre et non faussée » on permet aux cliniques de privé de se développer à partir des actes les plus rémunérateurs, en laissant à l’hôpital publique le soin de s’occuper des cas socialement et médicalement les plus lourds, les moins rentables.
-  La Poste comme service public : Là aussi, le comité départementale de défense du service publique de la Poste nous éclaire. Au nom de la préparation à l’ouverture à la concurrence de l’acheminement du courrier, on assiste au démantèlement du Centre de tri Saint Ouen l’Aumone, et à la fermeture des guichets « les moins rentables ». Voilà la politique de service publique vue par Sarkozy et la commission européenne toutes tendances confondues.
-  Le droit aux études pour tous : le mouvement des enseignants et des étudiants dans les facs, notamment à Pontoise, nous illustre comment il faut comprendre l’autonomie des universités. La mise en concurrence des universités et des universitaires entre eux pour se partager les fonds que pourraient leur donner les entreprise privées au détriment d’une véritable politique de financement des universités et de la recherche. Là encore, nous assistons à la mise en place d’une politique commune européenne par la droite et la social démocratie européenne.
-  Le développement durable : dernière tarte à la crème du libéralisme et du capitalisme en crise. La passation du marché des Vélib sur la ville nouvelle est une bonne image des politiques menées en commun par le Parti Socialiste et les libéraux. Plutôt que de créer un véritable service publique des transports urbains, on préfère faire appel à l’entreprise privé JC DECAUX qui en tire profits par le biais des revenus publicitaires, tout en soumettant ses salairiés à des conditions de travail scandaleuses, sur lesquelles les habitants de Pontoise ou de la Ville Nouvelle n’ont plus leur mot à dire. On voit bien là, comment sous le vocable d’écologie et développement durable, on vérifie « la privatisation des profits »

Une véritable Europe au service des peuples pour les protéger de la crise du capitalisme.

Sélectionnons deux mesures du programme du NPA :

-  nationalisation des services bancaires sous le contrôle de leur salariés : alors que les banques se sont permis des montages spéculatifs monstrueux, elles sont maintenant renflouées par l’Etat sans contrôle. Pour éviter que tout cela ne se reproduise, pour effectivement éliminer les paradis fiscaux qui hébergent ces montages spéculatifs qui continuent, le seul moyen efficace est la nationalisation et le contrôle par les salariés des banques. A ce titre, il faut également la nationalisation des groupes multinationnaux qui touchent les subventions des Etats. Alors que les capitalistes ont dilapidé par milliards les profits qu’ils se sont appropriés, il faudrait se satisfaire que les travailleurs de General Motors acceptent dans le même temps de renflouer avec l’argent de leur retraite leur patrons et d’être licencié. Rappelons que, pour payer la crise, le gouvernement français a tenté de s’approprier la caisse de retraite commune des travailleurs des travaux publics. Rappelons également que le gouvernement a réussi à faire perdre de l’argent à la Caisse des Dépots, pour la première fois de son existence, afin de venir au secours du capitalisme français menacé avec les économies des petits épargnants. C’est pourquoi le contrôle des salariés sur les capitaux est une nécessité.
-  Le refus de tous les licenciements, et ce, au niveau européen est le moyen le plus efficace : pour éviter que la crise ne serve à financer les envies de restructuration du capitalisme européen, et pour mettre à la fois fin au dumping social et à la concurrence entre les travailleurs en Europe.

Pour le NPA, l’Europe ne doit pas être un vaste marché

Nous ne voyons pas l’Europe comme un vaste marché dont le but serait de résister au marché américain ou chinois. Pour nous l’Europe doit être un espace sans frontière accessible à tous ceux qui veulent vivre en paix dans des conditions décentes. Elle doit être sociale, écologique, solidaire. Elle doit être anti-capitaliste.

L’ élection au Parlement Européen doit être l’occasion de continuer dans le vote les luttes qui se développent et de dire : "pas question de payer leur crise !"

Votez NPA !