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Pontoise : où sont les gardiens ? Retour sur le débat du 7 octobre

samedi 10 octobre 2009
par  Bénédicte ARIES
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On constate que dégradations et incivilités sont facilitées dans les grands ensembles quand l’entretien des espaces et des bâtiments est assuré par des sociétés choisies pour le moindre coût, sans que les intervenants soient reconnus comme gestionnaires d’un bien collectif.

La Ville vante l’efficacité de la "politique du tag effacé dans la journée". En politique de sécurité, elle multiplie les policiers municipaux. Reconnaitra-t-elle un jour l’efficacité de la "politique du carreau réparé ?"

L’intervention d’une habitante du quartier de Marcouville

Les responsables de fonctionnement du quartier ont disparu au cours des ans. Les tâches sont assurées par des prestataires extérieurs (entretien des espaces verts, entretien des locaux), le nombre de gardiens a été réduit : il n’y en plus pour les trois copropriétés, le bailleur social n’en compte plus que cinq contre une dizaine il y a quelques années.

Ces adultes, habitant sur place, veillaient au quotidien de lieux bien repérés, connaissaient tout le monde et formaient de fait une équipe décourageant les dégradations et les incivilités. Ils pouvait exiger de chacun le respect de leur travail et du bien commun, ils connaissaient les familles et pouvaient être des agents de prévention efficaces.

Le bailleur social et les copropriétaires ont beau jeu ensuite de demander plus de responsabilité aux résidents et de dénoncer l’irresponsabilité des familles.

L’évolution des quartiers de grands ensembles

Les Louvrais, Marcouville, les Larris, les Cordeliers : ces quartiers ont été pensés dans les années 50 à 70 pour abriter les familles nombreuses du baby boum. Ils ont été conçus avec de grands appartements, (en location ou en accession) et comprenaient des espaces collectifs entretenus et surveillés par des gardiens.

Au cours des années, certains immeubles ont été vendus à la découpe, sans que la nécessité des provisions pour gros travaux soit reconnue par tous. Les propriétaires (souvent minoritaires) et les bailleurs sociaux ont parfois négligé l’entretien régulier des bâtiments et ont compensé par de coûteuses campagnes occasionnelles de gros travaux... La volonté de réduire les charges de fonctionnement a alors amené la disparition de postes de gardien, sans tenir compte des effets positifs de leur présence humaine.

Ces gardiens auraient dû être reconnus et soutenus dans ce rôle sécurisant de prévention des dégradations et des incivilités, comme dans celui de médiateur des conflits de voisinage. Ce sont ces désagréments qui pourrissent la vie d’un quartier et font le lit des petites délinquances qui ne demandent qu’à croître.

Les habitants des Louvrais présents mercredi étaient en colère contre les attroupements, les intimidations, les voitures brûlées. Ils ne se sentent pas en sécurité et se calfeutrent chez eux, sans trouver grand appui auprès des autorités car ces incivilités ne seraient pas assez graves pour justifier une intervention policière.

C’est effectivement inquiétant et ces habitants devraient être soutenus par les autorités car les experts indiquent que ces pratiques d’intimidation sont une technique de malfaiteurs pour se réserver l’usage des espaces "interdits" pour leurs trafics illégaux.

Mais tant que le sentiment d’insécurité d’un quartier n’est du qu’à des incivilités et des dégradation du cadre de vie, il est permis de supposer que la multiplication d’éducateurs spécialisés n’améliorera pas grand chose. En effet, les éducateurs et animateurs professionnels, absents du quotidien car ils habitent à l’extérieur d’un quartier, n’ont pas le même rôle que les gardiens, responsables de proximité.

Alors, à Pontoise en 2009, on compte 28 policiers municipaux et 6 éducateurs spécialisés, mais... combien de gardiens ?


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