Des arbitrages budgétaires discutables
Gérard Bommenel du groupe minoritaire Pontoise Ecologique et Solidaire ne s’est pas contenté d’abonder les critiques de Mme Von Euw devenue maire sur les sous-investissements des trottoirs de la voirie et d’entretien du patrimoine municipal des précédentes majorités dont elle faisait pourtant partie.
Il s’est aussi inquiété des arbitrages budgétaires en cette période de crise énergétique. Sa question sur les raisons de la division par quatre des dépenses de fonctionnement dévolue à la Jeunesse et à la vie des quartiers est restée sans réponse. Et pourtant leur part passe de 4% du budget municipal 2022 à 1 % pour 2023. Cela aurait mérité au moins d’être un peu justifié.
Sandra Nguyen du même groupe avançait que le maintient de la subvention du CCAS au niveau de 2022 était en fait une diminution égale au niveau de l’inflation et ne tenait pas compte de l’augmentation de sa masse salariale alors que la municipalité en faisait une des principales raisons de sa propre augmentation de budget. « Rogner sur les moyens du CCAS se traduira par une dégradation de ses moyens d’actions alors que l’analyse des besoins sociaux récemment menée montre un accroissement des situations de précarité, des conditions de logement parfois compliquées pour les habitants et des difficultés d’accès aux droits très importantes. De plus ce diagnostic analyse montre que 50% des Pontoisiens ne connaissent pas le CCAS et ce qu’il peut leur offrir. En commission et dans ce conseil on nous dit que c’est la subvention d’équilibre demandée par le CCAS mais compte tenu que celui-ci étant présidé par Mme la Maire on peut se demander qu’elle est la liberté de cette structure ».
En conséquence elle demandait une campagne d’information sur les services du CCAS et une augmentation de la subvention du CCAS qui lui permette de secourir tous ceux qui en avait besoin dans notre ville.
Dans sa réponse Laurent Lambert adjoint aux finances argumentait que le CCAS avait un report de recettes de 2022 et donc pas besoins de plus des 428 000 euros annoncés. Laetitia Dewalle adjointe en charge des solidarités tentait d’abord de minorer les 50% de pontoisiens qui ne connaissaient pas le CCAS. Elle oubliait sans doute que les plus démunis étant les moins informés ce pourcentage était sans doute bien plus important chez les pontoisiens ayant besoin des services du CCAS. Elle énumérait ensuite tous les services de l’état ou du département en charge de l’aide sociale pour minorer le rôle de la mairie oubliant là aussi qu’un des principaux rôle du CCAS était d’aider les bénéficiaires pontoisiens à faire valoir leurs droits auprès de ces services. Elle argumentait enfin que le CCAS n’avait pas consommé l’ensemble des aides sociales facultatives en 2022 ce qui confirmait l’analyse des besoins sociaux qui montrait que de nombreux bénéficiaires possibles n’osaient pas faire appel au CCAS. La majorité se satisfait donc d’un CCAS qui ne rempli pas toutes ses missions ce qui lui permet de faire des économies tout en gardant bonne conscience.
Il faudra donc être très vigilant sur les arbitrages budgétaires de la mairie car, au-delà des grandes déclarations d’intention, les dépenses sociales, celles dévolues à la jeunesse et à la vie des quartiers risquent de faire les frais de la tempête en cours : c’est que ce démontre déjà la baisse de 10% des subventions aux associations.
Double peine à Pontoise
Face à l’inflation certaines municipalité se posent la question : souhaite-t-on conserver le niveau de service public actuel et augmenter les impôts ou souhaite-t-on le dégrader ? A Pontoise la municipalité répond par la double peine : on diminue le niveau des services publics avec baisses des subventions aux associations, suppression de 5 postes d’agents municipaux et stabilité de la subvention au CCAS sans tenir compte de l’inflation et on augmente les impôts.
Commentaires