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Comment promouvoir la santé environnementale dans la ville

jeudi 6 février 2020
par  Bénédicte ARIES
popularité : 6%

Au cours de la réunion "La santé dans la ville : Quels besoins ? Quelles réponses ?" organisée par Graines Pontoisiennes, Place Publique 95, Pontoise Ensemble et l’Assemblée citoyenne de Pontoise, Alexandra Lorenzo, fondatrice de l’association Itawa, était venue présenter la notion de santé environnementale.

Elle a alerté l’assemblée sur l’impact des modes d’alimentation, de nettoyage et de soin sur la santé et a esquissé quelques pistes d’actions communales pour la santé.

Santé environnementale ?

L’association Itawa a pour objectif de limiter l’exposition des jeunes enfants à tous les polluants environnementaux ; Sa fondatrice, Alexandra Lorenzo a évoqué l’origine de son engagement : « La naissance de ma fille a marqué mes débuts dans la santé environnementale. Quand on devient parents, on devient nouveaux consommateurs, et ils veulent nous vendre tout un tas de produits. En cherchant sur internet, toutes les informations étaient des sites qui me proposaient d’acheter quelque chose. Je me questionnais sur la fiabilité des informations », C’est là qu’ont commencé de longues recherches qui l’ont emmenée à se former en santé environnementale.
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La santé environnementale, concept né il y a 20-30 ans, découle de la prise de conscience que le lieu de vie, au domicile, au bureau ou dans une crèche, les aliments ; les produits de lavage et d’entretien impactent notre santé au quotidien. Les maladies chroniques, cancers, asthme, allergies, explosent et aujourd’hui, "on est capable de dire que c’est le résultat de notre imprégnation à certains types de polluants."

Des sources de pollution très variées

La vie quotidienne est entouré de substances chimiques. Les produits cosmétiques, de ménage comportent des perturbateurs endocriniens à des doses très petites mais qui, sur du long terme, auront un impact sur la santé. Les pesticides sont des substances chimiques qui sont utilisées pour tuer les nuisibles ou des champignons, des organismes vivants qui vont nuire aux récoltes. Or ces substances chimiques, extrêmement puissantes, vont rester sur les fruits ou les céréales et en fin de chaîne, elles sont ingérées tout comme les additifs alimentaires pour la conservation. L’alimentation est donc une source très importante d’exposition aux polluants. « Il y a quand même de bonnes nouvelles dans tout ça : on est en capacité de prendre des mesures et de limiter les risques » indique Mme Lorenzo.

Mais il y a d’autres toxiques dans l’environnement : la pollution atmosphérique de la circulation, des usines et le chauffage avec du fuel et même du bois sont une des causes majeure de pollution en Ile-de-France. Dans le mobilier, il y a la colle, le vernis, la peinture, ces produits chimiques vont nuire à la qualité de l’air. Dans les produits cosmétiques il y en a aussi, Et quasi tous les produits d’entretien utilisé au domicile sont chimiques. Globalement, moins le particulier en utilise, mieux il se porte. En résumé, toutes ces substances chimiques qui font partie du quotidien ne sont pas inoffensives. .C’est vrai aussi au bureau ou la crèche,. On parle de plus en plus de la qualité de l’air que l’on respire à l’intérieur, plus pollué que l’air extérieur. Or les bébés passent 90 % de leurs premiers mois dans des lieux fermés.

Rebondissant sur ce qu’avait dit le Docteur Devaud, Alexandra Lorenzo soulignait que « plus on prend d’antibiotiques, plus il faudra en prendre de nouveaux, et on contamine les ressources en eau et cela continue. Avec l’obsession de l’hygiène on a aussi notre part dans cette anti bio-résistance. On a intérêt pour notre santé à s’exposer le moins possible aux produits chimiques »et l’air et l’eau on en a besoin. Tout ce que l’on va faire pour notre santé sera bon pour la planète.

Priorité à la protection des organismes en développement

Alexandra Lorenzo a souligné en faisant le lien avec ce qui a été dit précédemment par le Dr Devaud, "l’importance de la prévention première dans un système de santé !" "Un système de santé plus performant et plus accessible à tous commence par notre capacité à limiter notre exposition dans tout notre environnement, dans l’alimentation comme dans tout le mode de vie." "C’est encore plus important pour les populations vulnérables que sont les bébés, les femmes enceintes, les ados, tous les organismes qui sont en cours de développement sont particulièrement sensibles. Chacun a intérêt à se prendre en charge."

"Puisque les jeunes enfants sont les populations les plus vulnérables aux pollutions il y a urgence à accompagner les professionnels qui s’en occupent au quotidien, à faire évoluer leurs pratiques et à les conseiller auprès des structures d’accueil sans oublier de sensibiliser les parents." expliquait la fondatrice d’Itawa..

Des pistes d’action

L’association Itawa travaille beaucoup avec l’Agence régionale de santé (ARS Ile-de-France). « Notre région IdF n’est pas la région la plus en pointe sur ces questions-là, mais la région Aquitaine met en place beaucoup de choses, très accessibles et il faut s’en inspirer » indique Alexandra Lorenzo.

Une municipalité peut agir pour la petite enfance avec des citoyens et des ateliers de sensibilisation. Cela passe par des conseils et solutions très pragmatiques. Ainsi, iI y a une formation adaptée pour les gardes d’enfants à domicile « Les nounous .Ce public qui n’a pas fait d’études scientifiques s’empare très facilement de tous ces conseils, par exemple l’aération chez soi ou sur les lieux de travail. Oui, même quand il y a des pics de pollution, il faut continuer à sortir et ne pas se barricader. L’air intérieur est toujours plus pollué que l’air extérieur" souligne de nouveau Alexandra Lorenzo.

En évoquant les cancers les plus présents dans le monde, ceux du sein et de la prostate, Alexandra Lorenzo a insisté sur les campagnes de sensibilisation auprès des citoyens, "à l’imitation de ce qu’on sait faire sur les méfaits du tabac". Le dépistage des cancers ne suffit pas !. Elle suggère donc que les femmes soient informées à différents âges de la vie sur l’impact de l’utilisation de déodorants et d’un certain type de cosmétiques. Pratiquer cette promotion des comportements favorables à la santé très en avant du dépistage des maladie pourrait diminuer le nombre de ces cancers,

Les préconisations des autorités de santé

Interrogée sur les effets du Projet régional santé Ile-de-France et ses liens avec le 4émé Plan national santé environnement,qui s’entame avec maintenant une dizaine d’années d’expérience. Alexandra Lorenzo indiquait que l’urgence des plans précédents s’étant portée sur les femmes enceintes et les jeunes enfants, "Globalement, on en est arrivé à former à la santé environnementale l’ensemble des maternités et des sage-femmes qui ont un rôle en amont de la petite-enfance et peuvent donner tout un tas de conseils aux parents." a-t-elle poursuivi. "Il va y avoir des chapitres sur la santé environnementale dans la formation initiale des praticiens de santé, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui.

Elle a regretté que ces plans qui ont « beaucoup de contenus » n’aient pas d’enveloppe à chaque action proposée. S’il y a des subventions, tout dépend des régions et malheureusement la région IdF concentre beaucoup d’inégalités, de vulnérabilités et problèmes de santé publique et de logements insalubres. Ses axe prioritaires sont la lutte contre le saturnisme et la réflexion sur les pollutions sonores..".

Elle en concluait qu’il fallait s’inspirer de beaucoup d’actions menées par d’autres régions, comme la Région Nouvelle-Aquitaine. Le site du Plan national santé environnement (PNSE) insiste sur le rôle que peuvent jouer les communes au chapitre : "Démultiplier les actions concrètes menées dans les territoires".
« Par leurs compétences très larges, en prise directe avec le quotidien des Français, les collectivités locales disposent de leviers d’actions importants pour réduire l’exposition des populations, en prenant en compte notamment les inégalités. Des initiatives locales innovantes existent déjà et permettent à chacun d’évoluer dans un environnement plus favorable à sa santé. Afin de démultiplier ces initiatives, une web-plateforme collaborative sera lancée dès 2020. Titrée territoire-environnement-santé elle aura pour objectif de partager les initiatives des acteurs de terrain, recenser les actions concrètes et les outils développés par les collectivités et les associations en santé environnement et massifier leur utilisation. »

Pontoise Ensemble souligne que certaines communes ont déjà si bien pris conscience de cet enjeu sanitaire qu’elles se fixent l’objectif d’un « accueil zéro toxique » des jeunes enfants. Elles soutiennent la démarche de leurs personnels qui veulent obtenir le label écolo-crèche : elles organisent une alimentation biologique pour les repas de la crèche et se fournissent en produits d’hygiène et de propreté naturels et non toxiques. Elles mènent des campagnes de promotion de la santé dans leurs écoles et elles incitent aux déplacements actifs en sécurisant les itinéraires d’accès aux écoles…

C’est possible ailleurs, alors pourquoi pas à Pontoise dès 2020 ?

Pour aller plus loin :

https://www.iledefrance.ars.sante.fr/le-projet-regional-de-sante-2018-2022

https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/les-plans-nationaux-sante-environnement/article/plan-national-sante-environnement-4-pnse-4-mon-environnement-ma-sante-2020-2024

la fameuse plate forme : https://territoire-environnement-sante.fr/


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