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Désert médical : les autorités locales doivent s’impliquer pour les soins de proximité à l’échelle de l’agglomération

mercredi 21 décembre 2022
par  Bénédicte ARIES
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Un débat intéressant à Utopia le 18 novembre a permis d’évoquer le besoin de l’implication des autorités locales pour la santé publique c’est-à-dire la santé collective de leurs habitants.
Cet effort doit se faire de façon coordonnée à un niveau plus étendu que celui des communes qui se livrent en ce moment à une concurrence effrénée pour attirer les médecins.

Médecin généraliste ou galérien ?

JPEG - 14.7 ko Le documentaire « les derniers jours d’un médecin de campagne » prouvait la complexité des tâches de la médecine du quotidien. Le constat , valable ailleurs que dans cette campagne de Haute-Saône, est bien que les personnes vulnérables, trop impotentes, trop âgées ont besoin d’interventions multiples. On y constatait que la prescription et l’organisation de ces soins retombait sur les seules épaules du médecin généraliste classique. Il assumait toutes les missions du soin : recevoir les malades ou leur rendre visite, faire les prélèvements sanguins, vacciner, poser des points de sutures, prescrire les soins et pas seulement les médicaments, évaluer l’utilité ou l’urgence d’un placement hospitalier …

Nul ne s’étonnait que ce magnifique soignant solitaire ne trouve pas de successeur : les jeunes médecins n’acceptent plus ce mode de vie. Les charges se sont alourdies, le système de soin du quotidien doit s’y adapter. Les jeunes médecins longuement formés à l’hôpital ne veulent pas travailler seuls, avec cette couverture sociale « libérale » quasi inexistante. Le docteur Patrick Laine soulignait qu’il n’avait pas d’indemnité maladie pour son statut avant 90 jours d’arrêts de travail !

Démographie

L’évolution démographique fait arriver à la retraite les nombreuses classes d’âge du babyboum d’après la 2e guerre mondiale, dont les médecins. Et c’est la spécialité de médecin généraliste qui peine le plus à renouveler les générations. Les cabinets de médecine générale ferment définitivement, faute de reprise. Il y a de moins en moins de médecins généralistes et ceux qui s’installent ne veulent plus travailler seuls, isolés chacun dans son cabinet .

La proposition d’urbanisme des années 70 abandonnée

Pontoise abritant l’Hôpital René Dubos, la construction de dispensaire accueillant ceux qui ont des difficultés d’accès aux soins du quotidien n’était pas ressentie comme une nécessité pour Cergy-Pontoise au moment où Michel Rocard maire de Conflans Sainte Honorine y créait un dispensaire municipal . A la construction des premiers quartiers de ville nouvelle, habitat social et copropriété étaient mixés avec la volonté de favoriser l’installation de « cabinets de groupe » libéraux comme celui des Touleuses à Cergy, des Eguerets à Jouy-le Moutier. Ces cabinets vivent plutôt bien le renouvellement des générations.

Mais la proposition d’urbanisme du démarrage de Cergy-Pontoise n’a pas survécu au fil du temps. Il n’y a pas eu de création de cabinet de groupe à proportion de l’augmentation du nombre de Cergy-Pontains.

Aux mêmes causes, les mêmes effets

Au fil des ans, dans les treize communes, des cabinets médicaux se sont donc insérés dans des copropriétés : mais les habitants de ces résidences supportent de moins en moins le passage de leurs patients dans les parties communes. Ainsi à Pontoise, la coïncidence de ces conflits »de voisinage » avec un départ en retraite non remplacé fut l’une des raisons de la fermeture d’un cabinet de trois médecins aux Louvrais. Il a déménagé dans une autre copropriété sur les berges de l’Oise : vu les conflits , certains en sont rapidement repartis…

L’évolution des besoins exige l’évolution des réponses publiques mais les réponses actuelles sont-elles adaptées

Confrontées à la réalité de ce que vivent leurs concitoyens les Villes commencent donc à s’organiser pour favoriser l’installation de médecins en prévoyant des locaux ad hoc pour les proposer à petits prix à des médecins libéraux, parfois sans même leur demander la contrepartie minimale : être du secteur 1.

On assiste à un grand débauchage des médecins d’une ville à l’autre. Suite à leur éviction par la copropriété de leur immeuble des médecins d’un cabinet de Pontoise sont partis pour Méry qui leur offrait un cabinet médical flambant neuf. Des Médecins de la maison médicale d’Auvers en conflit avec la municipalité sont invités à s’installer dans un local municipal en centre-ville de Pontoise qui serait rénové à grand frais par la Ville. A quoi rime ce jeu couteux pour les finances publiques qui ne fait que déshabiller Pierre pour habiller Paul ? Cela suffira-t-il pour garder des médecins devenus mercenaires ?…

Il faut travailler à l’échelle d’un territoire

La commune est-elle la bonne échelle pour résoudre ce problème ? Ne vaudrait-il pas mieux remplacer ce Mercato des médecins par une réflexion plus vaste sur les besoins de santé à l’échelle d’un territoire en y incluant les services offerts par l’hôpital public ?

JPEG - 23.7 ko Un collectif s’est constitué il y a près d’un an, le collectif « Santé Agglo » qui réunit des associations, des citoyens. Ce collectif soutient la pétition d’alerte de 121 professionnels de santé de l’agglomération. Il demande qu’une réflexion collective soit initiée à l’échelle de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise. Sa pétition a rassemblé à ce jour plus de 6000 signatures. Il y aurait un groupe de travail en place mais quand on demande où il en est, il n’y a pas de réponses.

Combien de temps nos élus municipaux et communautaires vont-ils refuser cette nécessité d’une action coordonnée ?


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