En fin de compte, c’est pour exposer un point de vue conservateur que notre député maire a organisé à Pontoise le 9 janvier un débat sur le mariage pour tous. Le projet de loi étend le contrat de mariage et les droits qui en découlent aux couples de deux personnes du même sexe et à leurs familles.
On y a évoqué de calamiteuses conséquences qui conduiraient à refuser d’accorder aux couples homosexuels une égalité jugée légitime par la majorité des citoyens (en France, 60% de la population est favorable à cette avancée législative). On y a objecté que légiférer sur ce mariage comporte des risques pour le droit des enfants adoptés à se construire dans un « schéma familial cohérent ». On s’est inquiété également des questions de filiation qu’induisent l’assistance médicale à la procréation (AMP) et la gestation pour autrui (GPA) qui relèvent davantage d’une loi sur la famille et de considérations bioéthiques.
C’est oublier l’urgence à ne plus laisser les nombreux enfants de couples homosexuels privés de la sécurité d’avoir légalement deux parents. C’est nier que la conception traditionnelle de la famille ne suffit plus. Déjà à Pontoise, par exemple, la population a sensiblement évolué avec 21,1% de familles monoparentales et seulement 12,1% de familles nombreuses.
Il est temps aujourd’hui de prendre en considération l’évolution de la société. Il s’agit de permettre aux couples de même sexe d’accéder aux mêmes droits que les familles socialement reconnues, de considérer que l’homosexualité est un fait de la diversité humaine, pas une maladie (OMS 1992).