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Pollution de l’Oise en 2016 : majorée par l’usine de traitement de l’eau de l’agglomération de Cergy Pontoise

mardi 15 mai 2018
par  Gérard Bommenel
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Le rapport annuel d’activité 2016 du délégataire de l’usine d’assainissement de la communauté d’agglomération de Cergy Pontoise publié fin 2017 réserve quelques surprises pour une communauté qui affiche des grandes ambitions dans la préservation de l’environnement.

Sur les 13 millions de m3collectés au cours de l’année seuls 8 millions ont été traités, les 5 millions non pris en charge étant attribués aux conséquences de l’incendie du 2 août 2016 dans le local électrique de la tranche 2 de l’usine. Celui-ci a entraîné un arrêt total de celle-ci pendant une journée et un fonctionnement dégradé de l’usine jusqu’au 31 décembre. Si l’on peut féliciter les équipes de l’usine pour la rapidité du redémarrage de la tranche 1, on peut s’interroger sur les raisons qui ont empêché le délégataire Cergy-Pontoise assainissement (CPA) de réparer l’ensemble des dégâts avant le réveillon de la Saint Sylvestre.

Des contrôles qualité escamotés

Les conséquences de ce long délai de dysfonctionnement sur le suivi qualité sont impressionnantes : seuls les 197 bilans effectués avant le 2/08/2016 qui ont pu être réalisés dans les conditions normales de fonctionnement ont été pris en compte dans le suivi qualité, les 152 autres bilans effectués après la date de l’incendie bien plus mauvais dans leur ensemble en ont été exclus. Grâce à cette règle utilisée de manière bien opportune, « il ne s’agit que d’un seul incident » l’usine peut afficher un indice de qualité de 98,5% sur l’année ce que la faune et la flore de l’Oise contesteraient sans doute s’ils avaient droit au chapitre.
En effet les analyses quotidiennes effectuées par le délégataire montrent une augmentation très nette du niveau des pollutions renvoyées dans l’Oise à partir du mois d’août qui se poursuit jusqu’au mois de décembre. Ainsi la demande chimique en oxygène nécessaire pour oxyder les pollutions rejetées a été supérieure de plus de 40 à 70 tonnes par rapport à l’année 2015 sur tous les mois d’août à décembre. De même la pollution en azote total Kjeldahl (NTK) a dépassé celle de 2015 de 14 tonnes en août, 28 tonnes en septembre, 10 tonnes en octobre, 2 tonnes en novembre et une tonne en décembre, la pollution en azote ammoniacal NH4 évoluant dans les mêmes proportions. Malgré cela le rapport affirme que l’indice de qualité est de 98,5% sur l’année !

Si on se rappelle que seul le local électrique de la tranche 2 était touché, la remise en route de l’ensemble des unités de traitement aurait sans doute pu se faire avec plus de célérité afin d’atteindre au plus vite une qualité de rejet acceptable. On peut s’interroger sur un planning de remise en route des installations de traitement biologique Biostyret de clarification Actiflo de de 17 semaines chacune, ce qui a reporté le retour à la normale à 31 semaines après l’accident. Surtout lorsque l’on s’aperçoit que la remise en route réelle de l’unité de clarification Actiflo n’a commencé que la semaine 50 pour se terminer semaine 52.

Un délégant bien peu curieux

Le délégataire a-t-il mené ce projet avec toute la célérité nécessaire et a-t-il mis tous les moyens en œuvre pour résoudre les conséquences environnementales de cet incendie au plus vite ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, la présentation de ces résultats préoccupants via le Rapport sur le Prix et la Qualité du Service Public de l’eau et de l’assainissement au Conseil d’agglomération n’a donné lieu à aucun commentairede la part de l’autorité délégante.

Une remise en route accélérée aurait pourtant permis un retour à des conditions normales de fonctionnement dès la fin octobre et réduit les conséquences écologiques sur l’Oise. La société CPA note elle-même une très forte amélioration des conformités des analyses quotidiennes à partir de la mi-octobre avec le redémarrage des unités de traitement biologique. Pourquoi donc ce délégataire a-t-il laissé traîner le redémarrage des autres installations ?
Il semble que délégant et délégataire se soient contentés d’atteindre les objectifs donnés par la police de l’eau qui réclamait un retour à la normale le 31 Décembre au plus tard sans trop se préoccuper des conséquences de la pollution engendrée. Et on ne peut plus guère que s’en indigner.

Pour en savoir plus :


2016 Rapport du délégataire de service CPA

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