Compte-rendu du Conseil municipal du 24 juin 2010
par les élus du groupe Pontoise Ensemble
Pourquoi donner la priorité à la vidéosurveillance à Pontoise ?
Les Pontoisiens ne le veulent pas, le Maire s’engage quand même dans cette voie. C’était le principal dossier de ce Conseil. Comme il fallait s’y attendre, tout est bon pour aller de l’avant dans la mise en place à grande échelle de caméras dans la commune. M. le Maire prêche d’un côté que la vidéosurveillance n’est pas l’alpha et l’oméga ni la seule solution pour améliorer la sécurité, mais il affirme de l’autre que l’augmentation des faits de délinquance à Pontoise serait telle qu’il faut s’associer à la Ville de Saint-Ouen l’Aumône et à celle d’Osny pour une « étude exploratoire relative à la mise en œuvre d’un schéma de vidéo protection et assistance à maitrise d’ouvrage » au niveau des trois communes.
Trop précipité, trop cher et de trop grande ampleur, avons-nous dit. Sans compter que l’enquête de « victimation » menée il y a un an auprès de 800 pontoisiens, proposée par les élus de Pontoise Ensemble, faisait apparaître que des actions de fond et de prévention sociale sont préférées aux gadgets : parmi les mesures mises en avant, les Pontoisiens interrogés placent en premier le renforcement des animations à l’égard des jeunes (jugé prioritaire par 51%) et l’augmentation du nombre d’éducateurs spécialisés (48%). Peu estiment prioritaires la vidéosurveillance (27%) ou l’augmentation des effectifs de police municipale (30%). L’étude indiquait enfin que le sentiment d’insécurité était aussi le fait du manque d’entretien ou d’éclairage pour certains sites ou des problèmes classiques de voisinage qui relèveraient plus de la médiation.
Le diagnostic local de sécurité prévu dans le cahier des charges de l’appel d’offres aurait été une bonne deuxième étape si l’étude de faisabilité de la mise en place de caméras n’était pas prédéterminée. La liste des sites concernés est impressionnante : sécurité des commerces de proximité sur l’ensemble du territoire ; observation et protection des quartiers d’habitat collectif (Larris, Maradas, Louvrais, Cordeliers, Marcouville) ; observation et protection des bâtiments publics ; observation et protection des établissements d’enseignement secondaire ; observation et protection du Pôle Gare ; observation et protection des grands espaces de rencontre : jardins publics, gymnases, piscine, quais de l’Oise, terrains de jeux de plein air ; observation et protection des grandes artères de circulation automobile et des entrées / sorties de ville ; circuits de fuite identifiés par la police nationale.
Un volet assistance à maîtrise d’ouvrage est également prévu. M. Houillon fait valoir qu’il a le soutien des représentants de l’Etat et que cela devrait faciliter une contribution financière. Toujours l’argument déjà utilisé : l’argent est ou sera là, alors ne rien faire serait irresponsable. Mais le coût prévisionnel du premier volet qui n’est qu’une étude est déjà de 100 000€ pour Pontoise.
Nous avons voté contre cette décision, arguant qu’une étude de faisabilité ne conduisait pas forcément à la mise en place de caméras, et qu’une stratégie globale de sécurité à Pontoise conduirait d’abord à des mesures de prévention. En tout état de cause, sans être systématiquement contre l’utilité de caméras dans l’un ou l’autre site, la dimension que prenait ce projet d’étude d’implantation était hors de proportions. Les élus de l’opposition ont voté contre cette décision à l’exception du groupe de Mme Brami qui a voté pour. Il se trouve que M. Houillon l’a nommée d’office membre suppléante de la commission intercommunale chargée de suivre le groupement de commandes pour la réalisation de l’étude et de l’assistance à maîtrise d’ouvrage !